Ad Valorem ! Ft. Sabine

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La tâche ne fut pas aisée, mais il avait atteint son objectif ! Certains actionnaires de l’entreprise qu’il ciblait avaient reçu une simple visite de courtoisie de sa part. Loin d’être foncièrement mauvais, Vincent avait choisi une voie plutôt diplomatique. Quant aux plus récalcitrantes de ses cibles, certaines pressions et menaces s’exécutèrent et les firent fléchir… La violence ne fut jamais employée, il savait parfaitement qu’il valait mieux taire certaines de ses méthodes à ses nouveaux employés… Ou plutôt à sa nouvelle employée. À ses yeux, et aux yeux des autres membres du Protocole Valorant, la confiance n'était pas une qualité qu’on attribuait aisément à Chamber, loin de là. Ses agissements et ses actions étaient constamment accomplis dans son intérêt personnel. Cet égoïsme avait constamment primé, jusqu’à ce qu’il produise un incident d’une ampleur colossale provoquant des retombés sur la Terre Alpha et Beta. Un évènement tragique, dont il nie toute implication. Qu’importe, désormais, le protocole Valorant n’était plus et l’incident d’Everett-Linde n’était plus qu’un lointain et désagréable souvenir… Du moins, en principe.

Son objectif n’était pas d’aider une quelconque organisation afin d’améliorer les soins et la santé de la population de Baiame, mais résidait dans le fait d’approcher l’une de ses anciennes connaissances. Certes, il aurait pu la rencontrer à l’extérieur, loin de son lieu de travail, mais il savait parfaitement que Viper n’aurait tissé aucun lien avec lui. Elle l’aurait simplement repoussé, voire ignoré, ce qu’elle faisait déjà dans leur monde. L’agente, tout comme Brimstone, n’avait jamais affectionné l’attitude du français. Pourtant, Chamber considérait qu’elle faisait partie des rares personnes pour qui il serait prêt à donner sa vie. Un sentiment unilatéral qu’il continuait de chérir. Peut-être que dans cette ville, Chamber aura une chance d’acquérir le trésor qu’il convoite tant. Effectivement, toute cette machination n’était qu’un prétexte truqué pour s’approcher de la Doctoresse Sabine Callas.

À son arrivée sur les lieux, il fut accueilli en grande pompe par le directeur en question. « Monsieur Fabron ! Quelle joie et quel plaisir de vous accueillir au sein de notre centre de recherche. » Il lui empoigna vivement la main. Heureux d’avoir obtenu un tel capital, l’homme peinait à cacher la joie qui animait son visage. « Un plaisir partagé. » Lui retourna-t-il avec un léger sourire. « C’est l’une de nos structures les plus grandes ! Nous avons une trentaine de chercheurs et de chercheuses qui s’occupent de divers… » Peu intéressé par son discours, son regard parcourait les locaux à la recherche de celle qu’il venait voir. Quelquefois, son regard se portait sur son interlocuteur pour lui signaler qu’il écoutait toujours son discours soporifique. Ayant mené ses recherches en amont, il savait déjà ce tout ce qu’il lui débitait. Finalement, il se recentra sur ce dernier. « Grâce à votre investissement, nous allons pouvoir… » Bien qu’important, Vincent préféra recentrer la discussion pour arriver à ses fins. « Hm… Qu’en est-il de vos équipes ? » « Nous pouvons éventuellement revenir en arrière pour que vous puissiez les… » « Inutile. » L’interrompit-il. « Attardons-nous uniquement sur les prochaines. » Légèrement surpris par son comportement, il poursuivit la visite comme il le souhaitait.

Au bout de longues minutes, il aperçut, au travers de la vitre, la chevelure noiraude de celle qu’il cherchait. Sans demander son reste, il se dirigea vers elle. Aussitôt, en voyant son intérêt, le responsable se précipita pour les présenter. « Doctoresse Callas, je vous présente Vincent Fabron, l’homme qui a généreusement financé notre secteur. » Fier comme un paon, il s’avança vers elle pour lui serrer la main. « Doctoresse Callas… » Roucoula-t-il. « Quel heureux hasard. Nous, ici. » Interpelé par cette familiarité, le supérieur hiérarchique de Viper se tourna vers Vincent. « Vous vous connaissez ? » « Absolument ! Elle était certainement l’une, voire la meilleure, chimiste de Kingdom Corporation. » Il esquissa un léger sourire. Tandis que le directeur la détaillait, impressionné. « Vous êtes à la hauteur de votre réputation, Doctoresse Callas. » Déployant peu à peu son piège, Chamber entama la phase finale de son plan. « Est-ce que vous auriez l’amabilité de nous laisser, seuls, quelques instants ? » « Bien entendu. Dès que vous avez terminé, rejoignez-moi dans mon bureau. Nous pourrons discuter de la distribution de vos dons. » Homme serviable, le directeur faisait indirectement ce qu’il voulait : démontrer sa générosité, mais également son pouvoir invisible entre ces murs. « Viper… Je t’en prie, ne fais pas semblant que tu n'es pas content de me voir. Tu souris intérieurement, je le sais. » Ajouta-t-il avec un sourire charmeur.

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Date d'inscription : 17/07/2024

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Se faire apprécier par ses pairs n’avait jamais été le fort de Sabine Callas. Instaurant d’emblée une certaine distance avec chaque personne s’entêtant à vouloir empiéter sur son espace personnel, un cadre aussi strict que le travail ne la rendait définitivement pas plus aimable. Ses compétences avaient toujours bien plus joué en sa faveur à chaque fois qu’il avait été question de trouver un poste quelconque, que ce soit d’ailleurs ici ou dans son monde d’origine. Cette fois-ci n’avait pas fait exception et sa ligne de conduite ne s’était pas miraculeusement métamorphosée une fois embauchée : passant le plus clair de son temps recluse dans son laboratoire, les contacts humains forcés qu’elle entretenait se cantonnaient au strict minimum et c’était une façon de procéder qui lui convenait tout particulièrement. En dehors des froides politesses imposées par la société, les quelques phrases qu’elle adressait à autrui concernaient bien souvent directement ses travaux et l’avancée de ces derniers et c’était précisément la raison pour laquelle ses relations avec son supérieur étaient si… atypiques.

En dépit du peu d’affection qu’elle lui vouait, Paul Holtz n’était pas ce que la vipère qualifierait de mauvaise personne. Que ce soit sur le plan professionnel ou personnel, il était même aisé de lui dresser un portrait plutôt élogieux : affable, juste, ouvert au dialogue et dédié à son entreprise, la quasi totalité de ses employés était même ravie de travailler à son service. Sabine elle-même ne pouvait décemment pas prétendre y faire exception : bien que leurs tempéraments soient radicalement opposés et que l’enjouement inhérent du sexagénaire lui rappelant fréquemment un chiot surexcité à la vue d’un bâton était souvent suffisant pour lui faire à minima serrer les dents, la liberté qu’il lui accordait dans le cadre de son job était bien trop appréciable et précieuse que pour ne pas ressentir un tant soit peu de reconnaissance à son égard. Aujourd’hui et en cet instant précis, toutefois, elle se surprit à le haïr pour quelque chose dont il n’était même pas responsable.

Déjà passablement agacée à l’idée devoir sympathiser, la brune s’était pourtant promis de faire un effort lorsque l’occasion de rencontrer celui dont l’argent lui avait permis d’accéder à des technologies dont elle n’avait jusqu’alors pu que rêver se présenterait. Cette promesse avait néanmoins volé en éclats dès l’instant précis où un homme s’était dirigé dans sa direction avec un aplomb presque déstabilisant et que ses yeux avaient croisé ceux du principal concerné. Chamber. De toutes les personnes du protocole Valorant qu’elle aurait pu retrouver dans cet univers, il avait fallu que sa route croise celle de celui ayant toujours su accomplir la prouesse de lui taper profondément sur le système. Son expression naturellement dure s’étant malgré elle brièvement fissurée pour laisser transparaître un éclair de surprise en le reconnaissant, elle s’empressa toutefois de se reprendre alors que son regard se faisait aussitôt fusillant. Heureux hasard, évidemment, songea t-elle avec amertume alors que sa méfiance combinée à son aversion naturelle envers le personnage se trouvant désormais à sa hauteur l’empêchaient formellement de croire à un scénario tel que celui qu’il semblait vouloir plaider. Avec lui, rien n’était jamais laissé au hasard et c’était probablement ce qui l’agaçait le plus à son sujet. Comment osait t-il venir empiéter sur sa carrière de la sorte ?

Contrainte toutefois de faire un minimum bonne figure face à celui payant généreusement son salaire, elle pressa avec plus de force que nécessaire la poignée de mains initiée par le plus jeune alors que ses yeux inquisiteurs ne le quittaient pas. « Fabron. Quelle coïncidence. » Répondit t-elle du bout des lèvres en insistant lourdement sur ce dernier mot alors que tout semblait trahir la tension émanant de l’ensemble de son être, nullement impressionnée par la présumée flatterie de son ancien collègue. L’arrogance de ce dernier n’ayant d’égale que son assurance, elle ne fut d’ailleurs pas surprise de le voir congédier Holtz, auquel Viper n’avait finalement prêté que bien peu attention au cours de ces dernières minutes, pour la forcer à s’entretenir en tête-à-tête avec lui. Et naturellement, son attitude ne s’améliora pas une fois cette présumée confidentialité instaurée, que du contraire. « À quoi est-ce que tu penses jouer exactement, Chamber ? » Mêlant lassitude et agacement, il était naturellement hors de question qu’elle rentre dans le jeu de ses sarcasmes saupoudrés d’une présumée séduction qu’il ne semblait décidément pas décidé à abandonner en sa compagnie et ce pour son plus grand malheur. Refusant de lui offrir la satisfaction d’accaparer son attention pendant trop longtemps, la scientifique contourna son plan de travail pour retourner jeter un œil à ses notes bien que son attention n’y soit plus vraiment ; tout ce qu’elle recherchait en cet instant n’était rien d’autre que le paraître. « J’ose au moins espérer dans notre intérêt commun que tu n’as pas eu la naïveté de faire ça dans le simple but de t’attirer une quelconque gratitude de ma part. » Être condamnée à devoir jouer les hypocrites lorsque son patron était dans les parages était une chose ; lui cirer allègrement les bottes en était une autre. Une autre à laquelle elle ne se plierait sciemment pas.

CHAMBER&VIPER

Date d'inscription : 09/07/2024

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Chamber savait qu’elle n’était pas stupide, il lui était impossible d’effectuer un quelconque tour d’adresse pour s’extirper de ses filets. S’il souhaitait s'échapper ou du moins paraitre le plus normal possible à ses yeux, il devait choisir ses mots avec parcimonie – comme il l’avait toujours fait jusqu’à maintenant. C’est notamment grâce à ce type de subterfuge que les évènements de Fracture n’avaient jamais éclaté au grand jour… Un terrible secret qu’il valait mieux conserver, sinon il savait que la femme en face de lui tenterait de rendre justice à ses collègues décédés — une chose qu’il espérait ne jamais vivre.

La poigne ferme de Viper autour de sa main l’amusa… Si elle pouvait me passer ses doigts autour de mon cou, elle le ferait sans hésiter, songea-t-il, sarcastique. Il n’avait pas spécialement tort… Vu l’agacement qu’il avait pu lui provoquer, ce n’était pas impossible que cela arrive tôt ou tard. En guise de réponse, il lui offrit un sourire charmeur et légèrement provocateur. Monsieur Holtz était la seule raison pour laquelle elle contenait sa véhémence, il était clair qu’elle n’avait aucune envie de consterner son patron, même si elle avait devant elle le nouvel investisseur. Pour rééquilibrer les forces, Vincent le congédia. Désormais seuls, elle avait la possibilité de se laisser aller et de lui dire tout ce qu’elle avait sur le cœur. Fabron n’était pas bête au point de croire que sa présence au sein de cette ville la ravivait, son attitude parlait d’elle-même. Cependant, cet agacement, bien qu’acerbe, lui réchauffait son cœur et lui démontrait qu’elle se souvenait de lui et ses éternelles allusions. Elle n’était pas un pantin désarticulé à qui l’on avait retiré tout souvenir, comme il avait pu l’être par le passé. Plus hospitalier que sa collègue, son visage exprimait un ressenti différent. Contrairement à elle, Vincent restait chaleureux et affichait toujours le même sourire narquois. S’avançant dans l’office qui lui servait de bureau, il vint s’appuyer contre le rebord du plan de travail et croisa les bras sur sa poitrine.

Lui dire la vérité serait de la folie ! Il choisit de fabriquer une excuse nettement plus recevable. « Voyons, Viper… Je ne peux pas simplement investir pour le bien de cette entreprise ? » Qui allait le croire ? Son propre intérêt avait toujours primé sur celui des autres… Dans leur monde, on ne le connaissait pas pour ses qualités de bienfaiteurs, loin de là. Chaque acte de « bonté » était quasiment empreint d’un certain bénéfice. À son regard inquisiteur dardé sur lui, il leva les yeux au ciel, se résignant à avancer un argument plus plausible. « Tu sais comme moi que ce genre d’entreprise peut brasser des millions par an. » Il suffisait de voir ce qu’est devenu Kingdom Corporation sur la terre alpha. « J’investis. Vous obtenez les derniers équipements, vous améliorez la qualité des soins, vous trouvez de nouvelles solutions pour éradiquer une souche bactériologique. » Il marqua une pause. « Et vous me rapportez un certain bénéfice. Chacun trouve son compte ? » Même si sa vision demeurait extrêmement égoïste, elle restait valable. S’il lui avouait à demi-mot ses intentions, les doutes de Viper seront légèrement atténués et lui permettront une porte de sortie... Enfin, c'est ce qu'il attendait.

Alors qu’elle s’ancrait dans ses notes, son regard se posa sur elle. Il la détaillait avec lenteur. À ses propos, il étouffa un rire. « Tu crois ? Avec ou sans matériel de pointe, tu serais capable de résoudre les énigmes chimiques qui se dressent devant toi. » De ses mots, ils en découlaient une réelle sincérité. Il serait totalement absurde de sous-estimer ses compétences et même s’il n’avait jamais eu l’occasion de la voir à l’œuvre au QG du protocole Valorant, il savait que les habitants de cet univers lui en devaient beaucoup. Certes, certaines parts d’ombre obscurcissaient son parcours, mais il n’était pas l’homme le mieux placé pour lui parler d’éthique et de morale. « Je t’en prie… Inutile de me remercier. » Roucoula-t-il, insolent. « Je ne te demanderai jamais rien... Tu le sais. » Quel menteur… « Ma présence n’entachera en rien ton travail. » Que ce soit dans le passé ou le présent, il avait toujours forcé sa présence auprès d’elle.

Son attitude se mua, abandonnant sa sournoiserie pour de la curiosité. « Est-ce que tu as eu l’occasion de retrouver d’autres membres ? » Il nourrissait profondément l’espoir que les autres, en particulier Brimstone, ne se trouvaient pas sur ces terres. Gérer la méfiance innée de Vipère s’avérait déjà être une tâche ardue lorsqu’elle était seule, il n'avait aucunement besoin que d'autres viennent distiller leur poison. « Pour ma part, tu es la première que je croise... »

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Date d'inscription : 17/07/2024

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Le français n'avait jamais eu de cesse de lui taper profondément sur les nerfs comme personne d'autre n'y parvenait. Bien que de nature misanthrope, elle était parvenue à concilier son aigreur avec les natures parfois un peu trop démonstratives de certains de ses compagnons d'armes. Pour ne citer qu'eux, Gekko et Néon ne pouvaient pas lui être davantage opposés en termes de tempérament et pourtant, la scientifique estimait ne leur vouer aucune animosité particulière. Lui, en revanche, réussissait à faire dangereusement plafonner sa tension artérielle sans parfois même avoir besoin d'ouvrir la bouche. Son éternel petit air arrogant était suffisant pour réussir cette prouesse.

« Ne m'insulte pas et épargne moi tes mensonges, Chamber. » Sa voix était glaciale, aussi tranchante qu'une lame alors que ses bras se croisèrent sur son buste, maintenant une position résolument fermée face à l'investisseur. « Tu n'as jamais été du genre à faire quoi que ce soit sans un intérêt personnel alors n'essaye pas de me faire croire à une présumée charité divine. »

En plus de son attitude globale, la quantité de zones d'ombre autour de lui et de son passé avait éternellement été suffisante que pour empêcher la trentenaire de se détendre lorsqu'il était dans les parages. Elle qui estimait un semblant de confiance comme étant presque primordiale dans le cadre des missions leur étant confiées avait imposé une exception le concernant dès leur première collaboration, aussi hypocrite cela puisse t-il être. Le pire étant que celui-ci s'était très vite imposé comme un élément indispensable de leur équipe, ses connaissances et ses aptitudes réussissant à les sauver de bon nombre de mauvais pas — et ce même si cela lui faisait mal de devoir l'admettre.

« Et un prodigieux concours de circonstances a voulu que ce soit dans cette boîte que tu décides de jeter ton dévolu plutôt que sur n'importe quelle autre susceptible d'exister dans cet univers. Impressionnant. »

Susurrés du bout des lèvres, les mots s'extirpant de ces dernières étaient emprunts d'un indéniable venin. Jamais ne croirait t-elle que seul l'appât du gain l'avait attiré ici, encore moins que celui-ci avait été suffisant pour le convaincre de débloquer des sommes certainement colossales compte tenu des changements ayant été opérés au sein de l'entreprise depuis sa miraculeuse et inattendue intervention. Le matériel de pointe auquel elle et l'ensemble des autres membres du service où elle était employée avait accès ne contrastait que trop avec l'état catastrophique des caisses dernièrement que pour rendre une quelconque autre hypothèse crédible. Ce type de combines ne faisait que d'amplifier son mépris à son égard : plutôt que d'éprouver une quelconque reconnaissance pour les moyens qu'il lui permettait d'exploiter, la simple perspective de lui être redevable d'une quelconque manière était suffisante pour l'exaspérer.

« Je pensais que tu aurais appris depuis le temps que les flatteries y compris celles prononcées avec un sourire charmeur ne te mèneront nulle part avec moi. »

De son propre point de vue, la brune estimait ne savoir que trop bien à quel type d'individu elle faisait face que pour se laisser manipuler simplement parce qu'il la brossait dans le sens du poil. C'était d'ailleurs quelque chose qu'elle n'avait jamais compris le concernant : comment pouvait t-il continuer à s'acharner avec une telle hargne lorsque tout ce qu'elle s'efforçait de faire était de le repousser avec plus de force que la fois précédente ? La seule conclusion à laquelle elle était arrivée était que celui-ci devait simplement être masochiste et considérer cela comme un petit jeu particulièrement malsain auquel elle se retrouvait contrainte de plier contre sa propre volonté. Pourtant, elle se refuserait éternellement d'être perçue comme la marionnette de ses innombrables manipulations et ce peu importe à quel point ses mots pouvaient cette fois paraître sincères.

« Bien entendu... »

Bougonna t-elle en roulant ouvertement des yeux lorsqu'il prétendit ne rien vouloir d'elle, comme si les actions l'ayant conduit ici aujourd'hui ne suffisaient pas à en dire déjà bien assez. Pour la première fois depuis le début de leur échange, la stature de la vipère sembla se détendre lorsque les questions de son ancien acolyte se portèrent sur ceux les ayant autrefois accompagnés. L'espace d'un bref instant, son regard se voila de regrets avant qu'elle ne secoue la tête. Bien que suffisamment sûre d'elle et de ses capacités pour réussir à se construire une vie confortable, envisager de reprendre le combat seulement tous les deux sur cette terre était une perspective complètement irréaliste.

« J'ai tenté de mener des recherches pour essayer de localiser chacun d'eux mais ça n'a jamais abouti. Peut-être sont t-ils présents quelque part mais n'ont t-ils aucun souvenir de qui sont t-ils réellement, comme ça a été mon cas au début. » En dépit de l'aversion qu'elle lui portait, la curiosité et l'envie de simplement comprendre davantage sa propre situation fut la plus forte. « Comment est-ce que cela s'est passé pour toi depuis ton arrivée ici ? »

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