street fighter's • ft. law

Date d'inscription : 06/06/2024

STREET FIGHTER'S.

Il ne t’en voudra pas. C’est ce que tu te répètes, alors que pour la énième fois tu t’introduis chez Law sans lui avoir demandé la permission. Tu es bien amoché et c’est peu fier que tu te caches ici. Personne n’osera fouiller au domicile du médecin chelou du quartier. C’est ce qui motive ton plan. D’autant que si cela le dérangeait réellement, il aurait fait quelque chose pour cette fenêtre, car c’est toujours par la même que tu entres. Cette fois-ci, c’est un peu plus dur. Tu es engourdi par les hématomes et ce n’est pas le bord de ladite fenêtre qui a provoqué cette plaie sanguinolente le long de ton avant-bras.

Pour comprendre cet état, il faut remonter une demi-heure en arrière.
Lorsque tu étais encore au port, à amarrer le bateau de ton papy. Lassé par la tâche, tu t’es éloigné des quais pour te rendre à ton nouveau restaurant favori, mais en chemin, tu as croisé un groupe de garçons de ton âge. Tu n’es pas physionomiste, tu ne te souviens pas d’eux. Eux en revanche, ils se sont souvenus de toi. Un en particulier et manque de chance, celui qui s’est autoproclamé chef de la bande. C’était un garçon avec qui tu t’étais déjà battu, parce que tu n’avais pas aimé sa manie de s’entrainer au tir à l’arbalète sur les mouettes du port. Tu lui en avais décollé une, porté par un coup de sang et comme il était tout seul à ce moment-là, il n’a pas cherché à te tenir tête. Il a filé en maugréant des injures la queue entre les jambes.

Seulement voilà ; Lui il s’est bien souvenu de toi et enhardi par le fait d’être entouré de gros bras, il t’a accosté en te chamboulant dans ta marche. Insouciant, tu ne l’as pas replacé dans ta mémoire et ça ne lui a pas plus. S’en est suivi alors une bagarre où tu t’étais bien défendu, même si tu étais seul contre trois petites frappes. Bien, mais pas suffisant. Tu t’es fait dépasser par le nombre et le plus âgé des trois brutes t’a lynché le bras. La suite est peu glorieuse. Tu t’es enfui sous les rires moqueurs de ce sale type et ils t’ont pris en chasse. Sans doute parce qu’ils craignaient que tu les dénonces. Ça ne t’a jamais traversé l’esprit. Ce que tu voulais, c’était pouvoir souffler, reprendre tes forces, avoir le temps de réfléchir à un plan d’action et régler tes comptes par toi-même.

C’était donc plutôt un repli stratégique.
Ce qui nous mène à maintenant. Essoufflé et à bout de force, tu t’étales comme une carpette sur le carrelage de la salle de bain et tu restes ainsi, en position “étoiles de mer”, à minimiser le bruit pour ne pas attirer l’attention de tes poursuivants sur la fenêtre. Tu les entends, ils piétinent avec un pas quasi-militaire, avant de passer leur chemin. « Dans quoi j’me suis fourré encore … J’espère qu’ils n’vont pas aller voir pépé. » soupires-tu, avant de ricaner. C’était amusant tout de même et c’est d’autant plus drôle dans ton esprit d’imaginer l’accueil que réserve Papy Àlvares si ces petites frappes vont le trouver.

Tu te relèves donc et tu squattes allégrement la salle de bain de Law. Tu fais couler l’eau à l’évier, tu retires ton tee-shirt pour le préserver un minimum et tu passes ton bras sous le jet pour le nettoyer et minimiser les traces. Tu en profites pour te débarbouiller le visage et les mains, même si l’eau n’effacera pas les marques de coups sur ta frimousse.

Tu jongles et tu cherches quelques choses pour bander grossièrement ta blessure, histoire que ça ne soit pas tes vêtements qui épongent à la place d’une compresse. Tu n’es pas médecin, toi. Tu ne songes même pas à la désinfecter ou quoi. Tout ce que tu veux, c’est cacher pour éviter d’avoir des comptes à rendre. Tu en auras déjà à rendre à ce petit merdeux. Le tout sans chercher à être discret. Tu es certain que Law n’est pas chez lui. Tu ne l’entends pas et à cette heure, il est probablement au cabinet. C’est ce que tu crois, en tout cas.

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Date d'inscription : 24/06/2024

Difficile à dire comment Law se sentait depuis qu'il était dans ce monde... puisqu'avant de recouvrer ses souvenirs, tout lui paraissait normal, il n'avait pas conscience de ne pas être dans le bon monde et qu'il n'était pas du tout destiné à ce genre de vie. Qu'il y avait une anomalie et qu'il n'avait rien à faire là. Les choses avaient changé pour lui depuis qu'il avait retrouvé la mémoire, tout avait changé même, il aurait bien voulu retrouver son monde, son équipage, son navire. Le problème, c'était lui : Miguel. Enfin, ici, il s'agissait de Miguel, dans sa vie, il s'agissait de Luffy au chapeau de paille, il était plus que certain qu'il s'agissait de la même personne et pas simplement d'un sosie, il ne savait pas pourquoi le fait de l'avoir croisé dans ce monde avait suffi à lui rappeler sa vie d'avant, ni pourquoi diable ce petit téméraire ne se souvenait de rien, lui. C'était limite insultant. En même temps, il n'avait pas réussi à lui dire non plus qu'il n'était pas celui qu'il pensait, encore moins lui expliquer qu'il était celui qui deviendrait le roi des pirates.

Qui avalerait ça dans ce monde de toute façon ? Miguel lui répondrait certainement qu'il a une imagination débordante, et Law n'avait absolument aucun moyen de lui prouver ses dires. Enfin, mis à part son pouvoir, qui ne prouvait rien, à part qu'il avait un pouvoir enfin de compte. Il se sentait tellement frustré de se sentir si inutile, à être coincé dans ce monde qui n'est pas le sien et à se retrouver à s'occuper de cet individu qui ne faisait même pas partie de son équipage. Mais bon, il faisait partie de son alliance et il était sans doute le futur roi des pirates... s'il retrouvait un jour son identité, donc ça comptait un peu, non ? Parce que oui, Law n'avait pas pu faire autrement que commencer à prendre soin de lui, comme si Luffy/Miguel n'était pas capable de prendre soin de lui tout seul.

Ce n'était pas comme s'il allait le retrouver dans sa salle de bain en train de tenter de se soigner tout seul.
Absolument pas.
En voilà une idée saugrenue.

Ça faisait un moment que Law avait donc pris l'habitude de l'accueillir chez lui, si on pouvait appeler comme ça un individu envahissant qui venait sournoisement se glisser dans son appartement pour piquer la nourriture de son frigo. Il n'avait cependant pas pris la peine de faire réparer la fenêtre ni de mettre un cadenas sur son frigo, il savait que ce serait une perte de temps et d'énergie face au chapeau de paille. Et puis, dans le fond, il préférait que ce soit chez lui que chez quelqu'un d'autre. Ce jour-là, alors que l'après-midi s'annonçait particulièrement calme, un mauvais pressentiment l'avait fait rentrer plus tôt chez lui, le bruit dans la salle de bain l'interpella, c'est donc ainsi qu'il retrouva Miguel dans sa salle de bain, à moitié à poil, avec un Law très perplexe face à ses bandages de fortune.

- Ôte-moi d'un doute, Miguel, tu préfères te trainer ici, te faire des bandages plus que douteux, plutôt que venir me voir à mon cabinet ?

Il ne comprenait pas toujours ce qu'il se passait dans sa tête, mais il savait qu'en général, il ne valait mieux pas essayer de comprendre. Il soupira en secouant la tête et s'approcha pour essayer de rattraper le coup au mieux, surtout que Luffy paraissait sacrément amoché.

- Que s'est-il passé cette fois ?

Date d'inscription : 06/06/2024

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Pris sur le fait, tu te figes en voyant Law et tout ce qui sort de ta bouche, c’est : « T’es rentré plus tôt ?! ». Sale petit garnement, tu crois vraiment chez toi ici. Tu en oublies que ce n’est pas le cas, puisque tu dois passer par la fenêtre pour entrer. Ça ne t’alarme pas plus que de raison. Tu dévisages ton médecin traitant officieux et tu te ricanes. La situation est comique. À ton goût en tout cas. Ça te fait oublier la raison pour laquelle tu te retrouves là, à squatter sa propre salle de bain comme le dernier des malpropres. « C’était le plus près ! Puis si j’avais couru jusqu’à ton cabinet, sûr que y’en aurait qui aurait tout balancé à Pépé. Tu n’diras rien, hein ? » Tu demandes, mais tu connais la réponse. Tu lui fais confiance pour ne rien cafter qui justifierait une énième remontrance de la part du vieux Àlvares.
En revanche, ce qui n’est pas garanti, c’est que tu échappes à la rouste de son côté. Tu n’y songes pas. La possibilité ne te traverse même pas l’esprit et tu sais que tu ne peux rien cacher à Law, alors autant être honnête et jouer carte sur table dès le début. Tu ne cherches pas à te débattre, parce que ça en revanche, tu sais que ça va l’agacer. Alors tu le laisses rattraper ton essai. Ça va. Enrouler ton bras avec une bande, tu sais faire. Ce n’est pas hyper compliqué. C’est juste que tu as zappé plein d’étape avant.

« Bouarf, trois fois rien. » entames-tu, sans prendre en compte la gravité de ce qui vient de se passer. « C’est juste un type, avec qui j’me suis déjà embrouillé j’crois, qui est venu accompagner et vu qu’il n’était pas tout seul cette fois, il s’est senti poussé des ailes j’suppose. » Tout en expliquant, tu fouilles dans ta mémoire et d’un coup, *pouf !* C’est l’épiphanie ; « C’est le type des mouettes ! Ça y’est, me souviens de lui ! J’lui avais collé une mandale. Il m’a énervé à tirer sur les oiseaux. » En disant cela, tu t’exclames. Tu arraches ton bras des soins de Law sans t’en rendre compte et tu tapes ton poing dans la paume de ton autre main. Pas étonnant que tu ne te souvenais pas de lui. Pourquoi tu encombrerais ta mémoire d’un tel visage ? Ce n’est pas le genre de type dont on a envie de se souvenir.

Tu rends ton bras à ton soigneur l’air de rien, alors que tu l’as probablement bousculé dans un travail méticuleux et tu le regardes en riant : « C’est pas un type important. En plus, c’est même pas lui qui est venu me taper, il a envoyé ses gorilles le faire à sa place. Mais j’vais pas en rester là, hein ? Avec ou sans ses potes, la prochaine fois, c’est moi qui vais lui mettre une déculottée. » Foi de Miguel ! Tu ne vas pas en rester là et tu espères bien que ses amis seront présents ; Pour qu’ils voient en direct ce que ça fait, de te chercher des noises et te tourner au ridicule. Laisser ton grand-père en dehors de cette histoire, c’est même un cadeau pour eux. Le vieux est beaucoup plus fort qu’il en a l’air et même son petiot n’ose pas le monter dans les tours. S’il apprend ce qui s’est passé, il serait bien capable de les écraser avec son bateau.

Une fois ton récit terminé, tu te calmes enfin. Le pique d’énergie aléatoire venait de se dissiper et tes yeux se portent sur la gestuelle de Law. Ton sourire est toujours affiché, mais il est plus discret. Plus posé. Sa façon de prendre soin de toi, ça te touche inévitablement, parce qu’avant qu’il entre ta vie, il n’y avait que pépé qui faisait attention à toi. Enfin “attention” ; si on met de côté toutes les baffes que tu as prise parce que tu lui désobéissais et qui pourrait lui coûter cher si un jour, un pseudo-justicier l’emmenait devant les tribunaux. Tu empêcherais cela, bien sûr ! Tu serais révolté qu’on mette ton papy dans la sauce, sous couvert de soi-disant bon sentiment et de justice. Tu aurais surtout peur de te retrouver tout seul ici, sans bateau sur lequel rentrer.
Une peur qui perdrait en intensité, parce que tu sais que le médecin-boucher serait là pour te récupérer, avant que tu coules. « Je ne m’attendais pas à ce que la fenêtre soit ouverte. J’ai même plus de challenge pour venir, hé hé hé. » Façon subtile pour faire remarquer à Law que tu penses vraiment qu’il fait exprès de la laisser ouverte.

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Il est vrai que Law avait envie de le traiter d'abruti. Pas seulement là, maintenant, alors qu'il lui faisait face, pris sur le fait, mais plutôt la plupart du temps. Luffy était clairement quelqu'un qui dépendait des autres, c'est pour ça qu'il avait un équipage entièrement fais d'amis de confiance qu'il n'échangerait pour rien au monde. C'était la même chose pour ses alliances, il supposait. Il l'espérait.

- J'ai eu la légère impression qu'une souris s'était introduite, encore une fois, chez moi.

Une souris ? Un éléphant serait plus juste, entre le peu de discrétion de Miguel et comment il vide son frigo, le comparer à une souris était vraiment loin du compte. C'était comme comparer un générateur de secours à une centrale électrique, il y avait un monde entre les deux. Il secoua la tête d'un air dépité, ce cher Miguel n'avait décidément aucune honte, pas en ce qui concerne le fait de s'être fait prendre en tout cas et encore moins à lui demander de ne pas le répéter. Rien que pour ça, il mériterait qu'il en parle au vieux. Le problème, c'est que s'il le faisait, ça serait double peine pour Luffy et le vieux se vengerait probablement sur lui avant de vouloir attraper les petits garnements qui avaient osé toucher à son petit-fils. Bien trop de problèmes, si vous voulez son avis.

- Hmm, j'sais pas, tu mériterais que je lui dise tout.

Il pouvait bien se permettre de lui mettre un peu le doute quand même ? Son grand-père était bien le seul à avoir un peu d'autorité sur lui, après tout. Law se retrouvait bien souvent un peu au pied du mur, parce que même si Miguel était Luffy... il n'avait plus aucun souvenir d'avoir été ce pirate, ce qui aurait pu marcher sur le chapeau de paille, ne fonctionnait pas ici, alors il fallait trouver des techniques, astuces, faiblesses et bobards en tout genre pour qu'il se tienne un minimum à carreau. Autant vous dire que pour le moment, c'était un échec cuisant, c'est pourquoi il lui laissait de quoi venir facilement jusqu'à lui, au moins, cela lui permettait d'être plus ou moins là quand les choses vont mal, même s'il préférerait que ce ne soit pas le cas, il ne pouvait pas l'empêcher d'être lui-même. Il ne connaissait, de toute façon, réellement personne pour l'arrêter. Même pas lui.

Il fronce les sourcils alors que Miguel lui dit que c'est trois fois rien, il y a clairement des baffes qui se perdent, il comprend mieux son grand-père finalement. Ce qui ne l'empêche pas de désinfecter, pour de vrai cette fois, ses blessures et les bander correctement. Ça lui fait mal, un peu, de le voir dans cet état. Moins que lorsqu'il a dû le rafistoler après la guerre au sommet, mais quand même, ça l'agace prodigieusement que des ordures dans leur genre ont réussi à le mettre dans cet état. Ce n'était pas normal, Luffy était bien plus fort que ça, mais ce n'était pas comme s'il pouvait lui dire. Il retint un soupir alors que son bras quitta ses mains. Une petite tape derrière la tête n'aggraverait pas son cas, de toute façon ? Franchement, il avait l'impression d'être son père. Pourquoi il perdrait son temps à l'engueuler, hein ?

- Encore un type dont tu te souviens pas.

ça ne fait qu'un de plus après tout. Mais ce qui le tue, au fond, c'est qu'il fait partie des gens dont Miguel ne se souvient pas, par contre, il a fini par se remémorer ce "type sans importance", mais lui, toujours pas. Il essaie de ne pas le prendre mal, il sait que c'est la malédiction qui fait ça, mais quand même. Ça l'énerve. Ça l'énerve d'être moins important que ce type, que Miguel le verra certainement toute sa vie comme le "boucher/médecin chelou qui prend soin de lui". Il a tellement envie de le secouer, de lui dire que ce n'est pas ça sa vie. Qu'ils ont été arrachés à leur monde, et que non, il n'est pas rien pour lui. Hm. Il ne dirait probablement pas la dernière partie, c'est vrai.

- Pour le moment, on va se contenter de te soigner, sinon c'est moi qui vais te mettre une déculottée, c'est compris ?

Voilà, maintenant, on dirait vraiment son père, bon sang, pourquoi s'était-il laissé entrainer là-dedans ? Non, en fait, cette fois personne ne l'avait entrainé dans quoique ce soit, c'était lui tout seul, c'était bien ça le pire. Il n'avait même plus besoin qu'on l'entraine, il fonçait de lui-même dans les ennuie alors qu'il savait très bien comment ça allait finir, en plus, pourquoi c'était à lui de prendre soin de Miguel ? Il avait un équipage, et il n'était pas sûr du tout de comment les choses allaient se passer une fois que tout serait terminé. Luffy se contenterait-il de le remercier avant que chacun ne suive son propre chemin ? Comme si, au final, rien de tout cela n'avait existé.

- En parlant de ça...

Il sortit de sa poche un collier autour duquel était pendue une clé, qu'il passa autour du cou de Miguel.

- ça sera mieux d'avoir un double des clés, que je puisse réparer cette foutue fenêtre et ce sera mieux que d'aggraver tes blessures. Je compte sur toi pour ne pas la perdre, comme si c'était un trésor... sinon, je serais très déçu.

Il plissa le regard en l'observant, pas sûr de ce qu'il disait lui-même. Serait-il déçu qu'il perde la clé ou déçu de ne plus le voir à cause de ça ? Pas sûr qu'il veuille lui-même la réponse.

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Tout dire à Pépé ?! Une grimace d’effroi s’affiche et un vent de panique souffle. « Oh non-non, s’te plait ! Ne lui dis rien. Pitié-pitié-pitié ! Il va encore m’priver de repas. J’t’en prie, j’ferais tout ce que tu voudras ! » Subitement, cette rixe dans laquelle tu avais été mêlé devient beaucoup moins importante. La menace d’un papy en colère l’est beaucoup plus, surtout que tu dors sous le même toit que cette tempête. Tu ne flaires pas le bobard de Law. Tu mords même trop bien à l’hameçon qu’il t’a tendu. Tu l’as croqué à pleine dent et voilà que tu es en train de t’agiter devant lui pour lui faire oublier cette idée saugrenue qu’est celle d’avertir ton grand-père de tes bêtises.
La petite tape te remet les idées en place et te calme. Encore un ? Tu clignes des yeux, tu ne saisies pas les dessous du message. Pourquoi “encore” ? Tu ne poses pas la question. Pas ainsi en tout cas : « T’as l’air fâché, pourquoi ? » Pourquoi ? Tu n’as rien fait de mal et tu ne vois pas le mal que tu fais autour de toi. Tu es Miguel Àlvares et Law, tu ne l’as pas oublié. Pour preuve, c’est la première personne chez qui tu vas, quand tu es dans la panade. C’est lui que tu vas voir, quand tu as besoin de quelqu’un avec qui simplement discuter. Certainement pas ce pauvre type, dont tu n'as même pas souvenir du nom. Juste du fait qu’il a une dent contre des mouettes.

Tu ne comprends pas, parce qu’il te manque quelque chose d’essentiel dont on t’a privé et que, visiblement, des forces bien au-dessus de ta tête ne sont pas décidés à te rendre ou à te faciliter la tâche pour les récupérer.

« Oui, Law. » dis-tu pour faire comprendre que tu avais entendu ses ordres. Pour le moment, tu t’en tiens. Tu ne bouges pas d’ici et tu ne fais pas d’esclandres. Du moins pas tant que tu n’auras pas de réponse à ta question précédente. Elle est un peu floue et tu le saisie tardivement. Tout aussi tardivement, tu complètes alors ton interrogation en lui disant : « Je me souviens des gens qui comptent pour moi et toi, je me souviens de toi. L’autre type, je n’ai même pas cherché à retenir son prénom, parce que ce n’est pas un type important. » Tu ne t’en rends pas compte, mais tu en serais probablement malade lorsque tu retrouveras ta mémoire. Malade ou en détresse, autant que tu l’as été à la perte de ton grand-frère. Mais là, tu es Miguel. Tu ignores ce que tu es en train de faire, persuadé de bien faire justement. De ne rien avoir à regretter par la suite.

Malgré ses airs ronchons, il lâche ton bras et tu es à nouveau libre de le bouger comme tu l’entends. « Bon c’est sûr que j’avais besoin d’un vrai médecin sur c’coup-là, merci Law ! » C’est bien mieux que ta chiffonnade de tout à l’heure basée sur du simple cache-misère. Tu le vois alors qu’il s’approche et qu’il t’enfile autour de ton cou la clé de son appartement. Tu réalises à retardement et lorsque c’est chose faite, tes yeux se mettent à briller. « Ça veut dire que j’peux passer par la porte d’entrée ?! » C’est stupide, mais pour toi, ça veut dire beaucoup. Ça veut dire qu’il est prêt à te confier son propre toit et qu’il te laisse la possibilité d’y entrer comme tu le souhaites et surtout, pas comme un voleur.
Sans prévenir, tu fais un petit bond et tu l’attrapes dans tes bras, tout joyeux et content de ce cadeau. Tu es une véritable puce électrique, alors que tu lui répètes : « Merci ! Merci ! Merci ! J’en prendrais soin. J’dormirais avec s’il le faut ! J’vais pas la perdre, promis ! » Est-ce que Law se rend compte ce pour quoi il vient de signer ? Probablement. Il doit en avoir une petite idée, mais qu’il se rassure ; Tu ne vas pas squatter tous les soirs chez lui.

Même si ton grand-père est violent, bourru et braillard, l’idée de le laisser tout seul te fait un peu mal au cœur. En plus de ça, tu as peur qu’il vienne faire des reproches à Law ou qu’il lui impose un interrogatoire pour tout savoir. Une forme de test pour s’assurer qu’il ne pervertira pas son futur.

Tu mets du temps avant de libérer Law de ton étreinte et de reculer. Tu as de la détente pour quelqu’un couvert de bleu. De la détente et de la force. Tu remets ta chemise, maintenant que tu n’as plus de risques de la tâcher, mais tu ne caches pas la clé. Elle te rend si fier, que tu ne veux pas la cacher. Tu vas pourtant le devoir si tu rentres chez papy. Chez toi. Même si tu as un doute sur le “chez toi”. Est-ce que c’est là-bas ou ici, du coup ? Bonne question. En vérité, absolument pas. L’appartement de Law n’est pas chez toi, mais chez Law. Ça, tu ne le calcules même pas.

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C'était quand même un peu amusant de faire tourner en bourrique ce pauvre petit Luffy. C'était le même et en même temps... si différent. Il l'aurait mal imaginé le supplier auparavant, à part éventuellement pour lui donner de la viande, et encore. Il n'en faisait toujours qu'à sa tête sans se soucier des conséquences ou de qu'en dira-t-on.

- Tout ce que je veux ?

Répéta-t-il, soudainement intéressé, mais en y réfléchissant, il ne voyait pas trop ce qu'il pourrait bien demander. C'était plutôt Miguel qui dépendait de lui plutôt que l'inverse, et ils n'auraient certainement aucune raison de se parler si Law ne se souvenaient pas de qui ils étaient. Il se demandait bien pourquoi Miguel s'était si facilement attaché à lui, ce n'était pas le genre à s'accrocher au premier venu, du moins pas sans quelque chose de spécial, ce n'était pas pour rien que son équipage était formé des meilleurs. Un hasard ? Certainement pas. Trop beau le hasard pour qu'il soit vrai. C'est comme si, sans le savoir, il connaissait le potentiel des gens. était-ce seulement possible ? Qu'est-ce qu'il en savait après tout, Luffy avait bien le fluide royal, à part de là, tout était possible.

- Je suis fâché certainement pour la même raison pour laquelle ton grand-père serait fâché s'il te voyait dans cet état, à ton avis ?

Ce n'était pas totalement vrai, ni totalement faux, ça l'énervait de le trouver dans cet état, mais le fait qu'il ne se souvienne pas lui n'améliorait pas particulièrement son humeur. Néanmoins, il préférait que Miguel soit venu ici plutôt que de trainer dans les rues en attendant que ses blessures guérissent comme par magie. Heureusement qu'il était là, sinon, il ne savait pas ce qu'il aurait fait pour cacher son état à son grand-père. C'était quand même incroyable d'en arriver là pour que le vieux ne sache rien sur ce qui lui était arrivé aujourd'hui. Il lui dit de se tenir tranquille, enfin, ce n'est pas exactement comme ça que c'était sorti, mais en tout cas Miguel comprend et se tient à carreau le temps qu'il termine, pourtant, il semble cogiter. Quand il reprend la parole, il comprend pourquoi, et que le chapeau de paille continue à se demander pourquoi il est aussi agacé.

- Hmhm, c'est vrai que c'est déjà pas mal, t'as retenu mon prénom, c'est pas comme si... tu m'appelais Trifouilli.

Indiqua-t-il sur le ton de l'évidence et avec une pointe de regret. C'était cool, bien sûr, qu'il l'appelle enfin par son prénom, mais ça manquait d'une touche de "Luffy" qui ne pouvait pas s'empêcher d'écorcher les noms, de lui donner un surnom alors que son prénom était plus court, de montrer ouvertement qu'il se fichait complétement de ce que les autres pensaient. Luffy avait une telle volonté que tout le monde ne pouvait s'empêcher de l'admirer. Et lui ? à ses yeux, il était Law, le bouche/médecin presque chirurgien, dont il venait squatter le canapé et le frigo, qu'il soit là ou non. Quoique, aujourd'hui c'était la salle de bain, d'ici à ce qu'il vienne jusque dans son lit, il n'y avait plus tellement loin.

- En même temps, c'est pas le genre de trucs pour lequel t'es doué, vaut mieux que t'évites de te blesser à l'avenir.

ça sonnait presque comme une menace dans sa bouche, surtout que Law n'était pas du genre très commode, encore que, avec Miguel il était particulièrement cool. Mais bon, à choisir, il aimerait vraiment ne plus le revoir dans cet état, même s'il serait toujours là si ça arrivait et que, bien entendu, il avait envie de refaire le portrait à ces petits garnements qui avaient osé le toucher. Sa réaction face à la clé le fait rire intérieurement, mais il n'esquisse qu'un sourire à la place.

- Je vais t'en apprendre une bien bonne : c'est à ça que sert une porte d'entrée.

Même s'il ne prévient pas, Law s'y attend quand il lui saute dessus, il n'est pas surpris parce qu'il commence à se faire à ses réactions, et ouais, il savait qu'il allait lui sauter dessus. C'était une évidence même. Il y avait probablement une toute petite part de lui qui n'attendait que ça et l'attrape au vol comme s'il ne pesait rien. Il avait bien fait de reprendre le sport. Vous croyez que les biceps, c'est fourni avec tout le package du beau brun taciturne, peut-être ?

- Ouais, ouais, bon sinon, tu as faim ?

Comment détourner le sujet autrement qu'en parlant nourriture ? ça ne pouvait que fonctionner avec Miguel et ça éviterait les questions gênantes du genre : pourquoi il lui donnait une clé de chez lui, par exemple. Ça ne le dérangeait pas qu'il squatte chez lui, la plupart du temps, ça le rassurait quelque part de pouvoir le tenir à l'œil. Et il serait certainement assez rassuré de savoir que Miguel se sentait réellement comme chez lui.

Date d'inscription : 06/06/2024

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Tu hoches la tête de bas en haut vivement ; Oui-oui, tout ce qu’il vaut. En vérité, de tels propos venant de ta bouche ne vaut rien. Ou plutôt, ne veut rien dire parce que tu fais déjà tout ce qu’il veut. La preuve en est, tu lui obéis. C’est déjà une belle preuve et ça ferait rougir de sa jalousie ton papy qui peine à te faire entendre raison. C’est peut-être aussi pour cette raison qu’il n’a pas d’idée. Parce qu’il s’est accommodé au fait que tu l’écoutes et que tu le suis. Tu ne sais pas s’il s’en rend compte, mais c’est ta façon à toi de montrer qu’il compte énormément à tes yeux et dans ton cœur. Tu ne veux pas le contrarier, parce que ça va te contrarier toi, mais tu es tellement nul que tu ne sais pas comment faire pour lui montrer quelque chose d’aussi simple.
Tu ne sais pas t’ouvrir, tout simplement. Tu ne l’as jamais su. Soi parce que tu es un idiot. Soi parce que tu le témoignes déjà par ta sincérité naturelle. Soi parce que tu estimes que ce sont les actes qui le démontrent.

En tout cas, c’est pour ces mêmes raisons que tu gobes sans sourciller la réponse de Law. Ça te parait d’une logique implacable, mais ça ne t’affole pas pour autant. Tu espères juste qu’il ne va pas se mettre en tête d’adopter le même comportement que ton grand-père. Déjà parce qu’il est trop jeune pour être papy et en plus de ça, c’est autrement que tu le voies. « Hm … Parce que j’me bats ? J’y peux rien, c’est plus fort que moi. En plus cette fois-ci, c’est même pas moi qui l’a cherché. C’est elle qui m’a trouvé ! » Tu te mets à rire. Tu n’as même pas cherché les ennuis cette fois-ci et tu t’en serais bien passé, parce que tu n’étais pas d’humeur à la bagarre aujourd’hui. Tu aurais préféré qu’on te laisse somnoler sur les quais et récupérer de ta nuit au large. Tu calmes ton esclaffe et tu reprends plus sobrement ; « J’ai fait que me défendre, j’vois pas en quoi c’est mal ou en quoi ça fâche. » Tu n'allais certainement pas te précipiter dans le commissariat du coin pour demander de l’aide à la justice locale. Tu as ta petite fierté tout de même.

« Trifouilli ? » Tu répètes et tu le fixes en silence. Tu ne ris plus. Tu n’es plus exubérant. Juste tu sembles phasé devant lui. Jusqu’à ce que tu grimaces, de douleurs. Une bonne migraine qui vient te couper dans ta réflexion. « Après si … Si t’y tiens, j’p-peux t’appeler comme ça… » Tu t’interromps à plusieurs reprises, car à chaque mot de ta phrase, il y a une sensation désagréable semble à un coup d’électricité, qui cour circuite ta phrase. C’est assez difficile à décrire. Chaque mot t’en renvoie à un autre dans tes souvenirs, mais tes souvenirs ont un gout de faux, comme si quelqu’un réécrivait en même temps pour gommer cette impression. Tu n’arrives pas à te concentre et finalement, tu rejettes la faute sur les coups que tu as pris.
Dans la rixe, tu en as peut-être reçu un trop fort sur la tête.

« Ouai. J’vais essayer de faire ça. » Tu reviens. Ou tu repars. C’est une question de point de vue psychique. Essayer de ne pas te reblesser. Une promesse en l’air, puisque tu ne vas pas t’arrêter de te battre de sitôt. Ou même stopper subitement ta maladresse. Pourtant tu lui dis ainsi avec naturel. Comme si tu allais vraiment le faire et hop ! D’un coup, plus de blessures à soigner. Tu t’emportes et tu redeviens à nouveau toi-même après un petit, mais long, moment de flottement. L’énergie est là, débordante. Tu es heureux et tu ris. Tu ris aux éclats, même si tu ne comprends pas le sarcasme de Law, tu en ris tout de même. Il a l’air d’avoir repris du poil de la bête. Tu le déduis en tout cas, à cause de sa remarque justement.
Tu ne fais même plus attention d’être prévisible, tu aimes juste te faire porter. Comme dit précédemment, ce sont tes gestes qui en disent long et tu prends ton temps pour t’en décrocher, petit koala sur son arbre. « Donc je peux venir autant de fois que j’veux ? J’pourrais même dormir ici ?! » Tu veux l’entendre de sa propre bouche. Tu n’as pas besoin d’autorisation pour cela, la preuve en est, tu n’as pas attendu d’avoir un accord de sa part pour squatter chez lui. C’est juste que c’est autre chose que tu veux entendre. Une chose qui prouve que tu comptes pour lui. Beaucoup plus que tu ne l’imagines d’ailleurs.

Ce sont les grognements de ton ventre qui répondent à la question et tu le lâches. « Oui ! » Quelle question, tu as toujours faim. Même quand tu es rassasié, tu as toujours de la place. Ça fonctionne en tout cas, tu ne cherches pas plus loin et tu sors de la salle de bain. Tu files vers la cuisine et tu commences à fouiner dans le frigo. Tu cherches quelque chose de bien précis ; de la viande ! Ce n’est pas que tu n’aimes pas le poisson, mais tu ne manges que ça avec papy et ce n’est pas ce que tes papilles préfèrent. Toi ce que tu aimes, c’est la viande bien rouge. Tu n’en trouves pas, jusqu’à ce que te vienne une idée. « Oh je sais ! » Tu refermes et tu t’assoies sur le plan de travail de la cuisine. « J’ai rencontré un cuisto super sympa. Il travaille dans un restaurant au port, on pourrait y aller ?! » Tu n’as pas d’argent, mais comme il t’a déjà nourri une fois gratuitement, tu te dis qu’il va recommencer. C’est même sûr ! (Non).

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Il est bien amusant ce petit Miguel, mais c'est vrai que Law ne sait pas trop quoi lui demander, il préfère le garder pour plus tard, ça peut servir après tout.

- Très bien, je lui dirais rien, mais je garde dans un coin que tu m'en dois une.

Il ne sait pas quand, ni comment et certainement pas quoi, mais un jour, au moment où il s'y attendra certainement le moins, où il fera sa tête de mule sur quelque chose et que pour une fois, il aura décidé de ne pas l'écouter, c'est à ce moment qu'il utilisera cette carte. Mais il n'en dit rien pour le moment, il se contente de panser ses blessures sans rien ajouter. Il soupira et secoua la tête, il pensait que Miguel pourrait comprendre pourquoi il est un peu agacé, mais il semble tellement loin de ce qu'il en est vraiment. Il ne sait pas exactement comment lui expliquer avec des mots simples et sans se griller. Non, en fait... il ne sait pas comment lui dire sans sortir du déni, ce serait plutôt ça, car après tout, même si Law lui disait l'aimer, Miguel ne comprendrait probablement pas.

- C'est parce qu'on s'inquiète pour toi, imbécile. C'est bien que tu te défendes, mais c'est mieux si tu ne finis pas dans cet état. Tu imagines la tête de ton grand-père si un jour, tu n'étais même plus capable de rentrer ?

Alors là... il ne voulait pas être là pour voir ça. Lui-même ne voulait pas vivre ça de toute façon, si Luffy venait à mourir... Bon sang, pourquoi il pensait à ça, déjà ? C'était un peu trop pour lui, ça lui rappelait mauvais souvenirs, comme ce qu'il s'était passé entre Corazon et lui. Sa mort avait été un véritable choc pour lui, il n'était pas sûr de pouvoir s'en remettre s'il devait vivre cela une deuxième fois, voilà une pensée bien effrayante, c'est vrai que Miguel n'était plus aussi fort, pas sans ses pouvoirs, et il ne les retrouverait qu'en recouvrant la mémoire et ce n'était pas près d'arriver vu comment il réagissait à la moindre tentative de Law, comme en ce moment. Il lui avait parlé de son surnom pour voir si ça avait de l'effet, on pouvait dire que c'était le cas, mais pas celui escompté.

- Appelle-moi comme tu veux, ce n'était... qu'une vague idée.

Il haussa les épaules comme si ce n'était rien, même si au fond, il était un peu déçu. Il ne savait pas trop quoi faire pour que Luffy retrouve la mémoire, dire que lui, il avait suffi de le revoir. Ouais, définitivement, ses sentiments à son encontre étaient sans aucun doute bien plus grand que ce qu'il voulait bien assumer, ce n'était peut-être pas si mal que Miguel ne se souvienne pas de lui, au moins, ça lui donnait une bonne raison de continuer à refouler ses sentiments tout en prenant soin de la personne qui lui est chère. Ça l'amuse un peu de le voir répondre oui à tout, en sachant très bien qu'il est incapable de rester en place et qu'il va certainement bientôt se blesser, à nouveau, tout comme il va devoir refaire ses bandages d'une façon ou d'une autre, soit parce qu'il les aura arrachés, soit parce qu'il les aura mouillés. C'était Miguel quoi, que pouvait-il espérer d'autre ?

- Bah, je te trouverais bien un coin de tapis où pioncer, au besoin. T'as rien contre la moquette, j'espère ?

Répondit-il en prenant un air nonchalant, comme si l'idée qu'il dorme ici ne lui donnait pas des pensées qu'il n'était pas censé avoir. Ça ne l'étonnerait même pas de le retrouver dans son lit un matin, mais il préférait ça plutôt que le savoir en train de trainer les rues ou il ne sait quoi, devant passer par la fenêtre pour avoir un peu de son attention, comme si Law ne tenait pas à lui. Cette clé n'était pas un gage de confiance, c'était plutôt un gage du fait qu'il tenait à lui, plus qu'à son appartement et son frigo vraisemblablement. Alors qu'il demandait tranquillement à Luffy s'il avait faim, son estomac répondit à sa place, et avant qu'il n'ait eu le temps d'en placer une, voilà que Miguel s'empressait de lui proposer un restaurant, ce qui était assez nouveau d'ailleurs.

- Ah ouais ? Un cuistot, tu dis ? Pas ce soir, j'ai ce qu'il faut dans le four, mais si tu me parlais un peu de ton nouvel ami ?

Law n'avait pas besoin d'un dessin, évidemment que si Luffy lui parlait d'un cuistot sympa, il y avait toutes les chances qu'il s'agisse de Sanji. Mais bon, sait-on jamais, il se trompait peut-être ?

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STREET FIGHTER'S.

Tu l’auras probablement oublié d’ici-là, ne nous le cachons pas. Tu comptes néanmoins sur Law pour te le rappeler au moment venu. Ce n’est pas pour tout de suite, de toute façon. Tu ne comptes pas immédiatement sortir dans la rue et retourner mettre le couvert avec l’autre type dans la seconde. Même si l’idée t’a traversé l’esprit. La conversation prend soudain un tournant bien sombre, mais tu ne bronches pas pour autant. « Si je me défends, c’est justement pour pouvoir rentrer. J’comprend pas, là. C’est très pessimiste, comme façon de penser. Vous m’faites pas confiance pour revenir ? » Ça te blesse rien que de penser à cette possibilité. Au fait qu’ils ne croient pas en toi, ni en ta capacité de revenir vers eux. Bien évidemment, ça peut arriver. Tu arrêtes de sourire et tu t’égares dans tes pensées. « C’est à moi de décider de comment j’veux mener ma vie. Si j’ai décidé de pas crever, j’vais pas crever. Point. » Tête de mule, même sur ce genre de sujet.
Tu es froissé ? Un petit peu. Sans plus à vrai dire. Ça n’a jamais été ton fort, d’être fâché. Tu te contentes de mettre les choses au clair et ça te suffit. Choses dites, tu te remets à sourire et tu lui annonces plein d’insouciance : « C’est gentil de t’inquiéter pour moi. T’inquiètes pas, j’reviendrais toujours vers toi pour t’enquiquiner. Promis ! » Que ça soit dans cette vie, ou dans une autre. Tu t’abstiens de lui faire une sale plaisanterie à base de fantôme et de lui dire que même mort, tu reviendras vider son frigo, parce que tu le sens. Si tu lui dis ceci, il va s’énerver.

D’autant que maintenant, tu as la clé. Donc tu ne peux que revenir.
Ton mal de crâne est passé. À croire que l’appel de la nourriture a été salvatrice pour ta cervelle de moineau. On ne va pas se mentir, tu n’as pas écouté les conditions quant à tes nuits ici, parce que tu es certain que même si tu lui dis oui pour la moquette, il ne va pas te laisser pioncer à même le sol comme un vulgaire sac à puce. « Non-non, ça m’gêne pas. » lances-tu tout de même en guise de réponse. Une moquette, un tapis, le sol en lui-même ; Tu t’es retrouvé à dormir dans des coins bien moins confortable. Comme cette fois où ils t’ont retrouvé à faire la sieste dans les filets de pèches sur le retour. Tu peux même dormir dans la salle de bain, dans la baignoire ! Vraiment, il ne faut pas te sous-estimer sur ce sujet.

« Y’a quoi dans le four ? » Pas déçu pour un sou de ne pas retourner au restaurant ce soir, ce n’est qu’une partie remise. Tu l’y traineras une autre fois ! De toute façon, toi-aussi tu es un peu sur les rotules et ce n’est pas plus mal de rester à la maison pour aujourd’hui. Sans bouger tes fesses de ta position, tu essayes de regarder ce qu’il fait par-dessus son épaule, mais tu n’es pas un Rokurokobi ; Ni même élastique. Ton périmètre d’observation est donc plutôt limité et te retrouves à devoir patienter. Ce que tu n’aimes pas faire, s’il faut le préciser. « Sanji ? Il est sympa ! Il travaille au port, il m’a même nourri après avoir pratiquement tout acheté à Papy. À la base, j’avais négocié pour qu’il prenne tout, mais la moitié c’est bien aussi. Il m’a raconté qu’il cherchait une mer… A…Ball… Ball Blue ! » Non. Ça sonnerait bien, pour une mer cela dit, comme nom. « Il m’a parlé de son capitaine aussi, d’un certain … Lucy ? Lofy ? Un truc comme ça. Faut vraiment un capitaine nul pour lâcher un type aussi bien. »

Cruel jugement, avec une part de vérité. Comme si ton for intérieur s’exprimait par le biais de ton subconscient. Tu fixes Law et d’un coup, tu te sens triste sans savoir pourquoi. Pourquoi, oui ? C’est idiot d’être triste. Tu vas passer la soirée avec être cher, dormir ici et en plus, tu parles d’une bonne après-midi que tu as passé avec un nouvel ami. Il n’y a pas de quoi être triste ! C’est plutôt positif. « Il cuisine super bien en tout cas ! Le poisson de papy en comparaison, c’est fade ! J’lui souhaite de la trouver, cette mer. Ça a l’air génial comme endroit. » Un endroit où tu pourrais trouver des poissons qui ont le goût d’un bon steak saignant. Ça fait rêver quand même !
« Ça m’a encore plus donné envie de partir voir le monde, son histoire. Tu viendras avec moi ? »

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Il n'était même pas certain de pouvoir l'utiliser un de ces jours, même si dans un coin de sa tête, il ne pouvait s'empêcher de penser que Miguel lui donnerait l'occasion, à un moment donné d'utiliser cette opportunité qu'il lui donnait, peut-être même serait-ce Luffy qu'il lui donnerait, s'il parvenait à retrouver la mémoire évidemment, ce qui n'était franchement pas gagné. Il soupira doucement à sa réflexion, effectivement, Miguel avait raison de se défendre, ce n'était clairement pas le problème dans l'histoire.

- Je n'aime pas te voir blessé, c'est tout. Ce n'est pas un problème de confiance.

Il croisa les bras, d'un air bougon, et par la suite Miguel insistait sur le fait que ça n'arriverait pas, parce qu'il l'avait décidé, comme si le monde devait se plier à sa volonté, et c'est vrai qu'il y avait un peu de ça dans son comportement, il ne se souciait pas de si les gens étaient d'accord pour le suivre ou non, s'il en avait décidé ainsi, alors c'était peine perdue d'essayer de lui faire entendre raison. Il n'avait donc, encore une fois, pas entièrement tort, même s'il ne se souvenait pas être Luffy et ne savait pas que ce monde ne respectait possiblement pas ses règles.

- C'est pas "gentil", je ne suis pas "gentil" pour commencer et surtout, je ne m'inquiète pas pour n'importe qui, rentre-toi bien ça dans la tête, Miguel. Tu vois quelqu'un d'autre venir ici et piller mon frigo, peut-être ?

Il ne manquerait plus que cela, tiens, une invasion de chapeau de paille dans son salon ! Non, définitivement, il n'aurait pas les nerfs pour. Bon, ça allait encore pour Robin par exemple, un peu moqueuse, mais bien plus posé que les autres. Et puis, c'était vraiment Luffy le plus incontrôlable et celui qui pille vraiment les frigos. Il avait vraiment craqué pour le pire, pourquoi s'inquiétait-il pour lui, déjà ? Il secoua la tête alors qu'il lui répondait que ça ne le dérangeait pas de dormir par terre, combien devait-il parier qu'il allait le retrouver dans son lit, quoi qu’il arrive ? Mais il ne pouvait rien dire, c'était lui qui lui avait donné cette clé en connaissance de cause, après tout.

- J'ai peut-être un rôti, mais ne le mange pas solo, j'espère bien avoir l'occasion d'y goûter !

Indiqua-t-il, car il savait que dès que ça parlait de viande, Miguel ne se contrôlait plus et avait tendance à tout manger sans se soucier que les autres aient leurs parts, or, il était important que Law puisse se nourrir aussi, surtout que c'est lui qui l'avait cuisiné après tout. Il part alors à la cuisine pour mettre le four en marche et commencer à préparer les assiettes, dans le but évident de remplir son estomac. Il gardait quand même son attention sur le garçon qui commençait à lui parler de Sanji, certainement de la même façon qu'il avait pu le faire lorsque Luffy avait rencontré le blondinet pour la première fois.

- All Blue.

Corrigea-t-il sans vraiment plus faire attention que cela, Miguel n'allait peut-être même pas y prêter attention, mais Law connaissait bien cette mer, même si personne ne l'avait vu, elle restait une légende. Sanji continuait-il de la rechercher dans ce monde ? Si dans le leur, il ne la trouvait pas, alors il imaginait que ce ne serait pas beaucoup mieux ici, mais bon, il avait le droit de rêver après tout. Il faillit éclater de rire alors qu'il écorchait son propre nom et énonçait à quel point il était nul.

- Luffy. Et euh... disons qu'il est particulier. Il n'a pas vraiment eu le choix non plus.

Comme lui-même avait perdu son équipage, ce n'était pas de son fait, on ne lui avait pas demandé son avis avant de l'embarquer ici sans préavis.

- Ai-je vraiment le choix ? Qui te soignera si je ne suis plus là ?

Chopper, sans doute, mais ça, Miguel ne pouvait pas le savoir. La question se posera réellement en temps voulu.

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