╔══*.·:·.☽✧ Full Moon ✧☾.·:·.*══╝ ➼ Ft. Blitz

Full Moon

Blitz & Stolas ;

Ce soir c’était soirée de pleine lune ! Et comme toutes ces soirées spéciales, j’avais rendez-vous avec Stolas pour honorer le contrat du grimoire. Tout allait bien se passer… je savais ce que j’avais à faire. Me rendre chez lui, le baiser toute la nuit pour gagner un mois de plus de tranquillité pour ma société I.M.P. Une nuit c’était pas grand-chose quand on y pensait. Je pouvais le faire ! C’est vrai que notre contrat était absolument merdique et que jouer les putes pour cet emplumé m’avaient plus d’une fois mis mal à l’aise. Ouais et là encore c’est un charmant euphémisme. Les années avaient passés depuis le début de notre contrat et pourtant je n’avais jamais oublié à quel point je pouvais être minable à cette époque. Je comptais plus le nombre de fois où je m’étais retrouvé à baiser tout ce qui se présentait dans les sex clubs que je fréquentais… uniquement pour me rappeler que je pouvais encore disposer librement de mon cul 29 jours par mois et que ce connard de Goetia lubrique y avait pas encore écrit son nom dessus. Je comptais plus non plus le nombre de bouteilles que j’avais vidées à l’approche des dates fatidiques que je suivais toujours sur mon calendrier avec la boule au ventre. Je comptais plus non plus le nombre de gueules que j’avais démolies de types qui osaient me surnommer « La putain du Prince Stolas » et qui me rappelaient que la seule dignité de ma vie de IMP, ma très chère société, je pouvais la garder qu’en acceptant de me prostituer tous les mois.

Non, non cette époque était révolue… passée depuis longtemps ! Aujourd’hui je m’y étais fait. Enfin, je le pensais en tout cas. J’étais quand même beaucoup plus serein à l’approche de cette date. Les choses se passaient plutôt bien en ce moment pour moi et mes proches et j’avais appris à faire la part des choses. Peut-être tout simplement parce que j’avais appris à ne plus considérer Stolas uniquement comme un putain d’harceleur ? Parce que passer du temps avec lui ne me semblait plus aussi désagréable qu’au début. Parce que j’avais appris à l’apprécier lui et les nuits que nous passions ensemble. Parce que je… parce que je… non non non ! Je me refusais à l’admettre. Stolas ne me regardait pas de cette façon. Un prince comme lui pouvait pas se compromettre avec un gueux de mon genre. Il passait d’ailleurs son temps à me le répéter. Je n’étais que son petit gigolo préféré et il ne serait jamais question d’aller plus loin. Imaginer qu’il puisse un jour avoir de l’affection pour moi… tomber amoureux de moi… c’était totalement insensé ! Il ne désirait que mon cul et c’était bien mon cul qu’il aurait ce soir. Comme tous les soirs de pleine lune où nous étions vus.

Pourtant, il y avait une partie de moi qui se réjouissait de le revoir après tous ces longs mois d’absence. Je n’osais pas l’avouer clairement, mais il me manquait. J’étais ravi de pouvoir le retrouver et ça se voyait dans ce que je faisais. J’en parlais avec plaisir à mes employés, je faisais mes achats de sextoys avec soin. Ces achats c’était bien sûr pour m’assurer que je le baiserais suffisamment bien pour qu’il me laisse le grimoire. Mais il y avait aussi un peu du plaisir qu’un gars normal aurait eu à organiser un rancard avec une personne à laquelle il tenait. Bon, il faut pas déconner. J’avais pas non plus le profil de l’amoureux transis. Mais je savais que tout se passerait bien… je pouvais vivre avec ça.

Le soir venu, c’était avec un sourire qui n’était plus si forcé que ça que j’arrivais chez Stolas. Grimpant par le balcon comme j’avais l’habitude de le faire, je saluais le prince Goetia qui était assis sur son lit comme souvent quand il m’accueillait.

« Hey Stolas ! J’ai une petite surprise pour toi… le Père Noël salace est passé par le balcon et vient t’apporter tes joujoux sexuels par milliers. On va bien s’amuser tu vas voir. »

Je sortais un par un les articles que j’avais, content de les lui présenter. J’étais sûr que cette soirée serait extraordinaire. Qu’il suffirait que je le comble une nuit pour qu’il me garantisse le prêt du grimoire pour l’année qui viendrait. Il me foutrait aussi la paix pour quelques mois, qui sait ?

« Regarde tout ce que j’ai. J’ai acheté une nouvelle cravache… et un fouet à pointes. Quitte à grimper ma monture autant que ça soit sauvage. J’ai aussi une fournée de vibromasseurs… qui te feront tellement d’effet que tu vas plus pouvoir t’asseoir pendant trois semaines et j’ai plein d’autres trucs. »

Mais il y avait un truc qui allait pas. Je le sentais. Je le voyais chez Stolas… quelque chose était différent. Il ne réagissait pas quand je lui parlais. C’est tout juste s’il me regardait. Mais qu’est-ce qui se passait ? Arrêtant de parler, je l’écoutais. Il voulu savoir si j’avais emporté le grimoire.

« Ben euh oui bien sûr, comme à chaque fois. »

J’allais le lui donner comme la bonne petite catin que j’étais. Je le lui tendis mais au moment où il reprit la parole, je sentis un frisson glacé me parcourir tout le corps. Qu’est-ce qu’il avait lui ? Permanente… le lui rendre de manière permanente ? Bon je connaissais pas une chiée de vocabulaire mais j’imaginaire que dans son vocabulaire ça voulait dire la même chose que pour moi.

« Pour toujours ? Tu veux que je te le rende… pour toujours ? »

Pour toujours ?? Non, non c’était pas possible. Il y avait une erreur. Il devais se tromper. Le grimoire était mon passeport pour le monde des vivants. Sans lui… sans lui j’étais plus rien. Plus qu’un petit imp exploité comme tellement d’autres de mon espèce. Non, non ce n’était pas possible. Je me refusais d’imaginer que ça soit possible. Je serrais le grimoire de toutes mes forces dans mes bras.

« Attends Stolas deux secondes… tu peux pas vouloir me prendre pour toujours. C’est… c’est parce que j’étais pas là pendant plusieurs mois ? C’est ça ? Ou alors t’as toujours pas digéré ce qui s’est passé chez Ozzie’s ? »

Ca serait possible. Après tout, plus rien n’avait été la même chose après cette soirée. Mais quand même… prendre une décision pareille… Posant le grimoire sur le lit de Stolas, je m’approchais de lui, écartant ses cuisses d’un air lubrique.

« Allez fais pas cette tête, Stolas. Je vais me charger de te faire hurler de plaisir, ma saloppe. Et si t’es sage, tu pourras même punir sévèrement le vilain garçon que j’ai été. »

Je m’avançais entre ses cuisses, déboutonnant d’un geste assurer le bouton de son pantalon. Puis, posant mes deux mains sur son visage, je m’approchais dangereusement pour lui arracher un baiser passionné.

« Laisse-moi te rappeler à quel point tu aimes ça... tu pourras jamais te passer de ça. Tu sais que tu crèves d’envie que je te saute, Honey. »

b l a c k f i s h

Full Moon

Blitz & Stolas ;

Pour toujours… pour toujours… Ces mots tourbillonnaient dans mon esprit alors que je tentais de comprendre ce qui se passait. Pourquoi est-ce que Stolas avait changé d’avis ? Qu’est-ce que j’avais fait pour mériter un sort aussi cruel ? Alors quoi ? C’était juste fini, c’est ça ? Non, non… je refusais de croire que c’était possible. Je ne pouvais pas être privé de son grimoire ? Le perdre c’était comme si je perdais tout ce pourquoi je m’étais battu pour m’élever dans cette société de merde où seuls les privilégiés avaient le beau rôle. J’avais pourtant tellement fait pour être un patron. Un imp qui pourrait être cité en exemple par notre communauté et montré comme le gars qui avait accompli un exploit, qui s’était libéré de ses chaînes pour montrer à tous ces connards de la haute ce qu’il valait réellement. Mais si je perdais le grimoire, mes rêves de grandeur mourrait avec lui. Je n’aurais plus aucun moyen de rejoindre le monde des vivants. Ma société partirait en faillite et j’aurais plus qu’à aller vendre des ballons dans un cirque pourri. Non… non jamais je ne l’accepterais. Je serais de toutes mes forces le livre contre moi, me demandant ce que je pourrais faire pour changer la situation.

La solution était pourtant pas compliquée à trouver. Je savais ce que Stolas aimait. Ce qu’il n’arrêtait pas de me réclamer tout le temps. Alors je sortais ma meilleure carte et tentais à nouveau de le séduire. Une fois à ma merci, il finirait bien par revenir sur sa décision. Se rappeler que non décidément, c’était trop bon pour envisager une seconde qu’il pourrait se passer de mes prouesses sexuelles. Je me montrais alors lascif, séducteur et je parvins finalement à lui arracher un baiser, tout rassuré que j’étais devant le fait accompli. Cette fois-ci, c’était la bonne ! Oui, enfin c’était ce que je croyais. Parce qu’il plaça toute sa volonté pour me résister et qu’il finit même par me repousser. Il me reprit le livre des mains et s’éloigna dans la pièce. Répétant ces mots si terribles. Il mettait fin à notre arrangement. Sa décision était prise.

Je sentais alors mon cœur battre la chamade dans ma poitrine. Il aurait pu exploser et d’un côté, j’aurais presque voulu que ça soit le cas. Je pourrais pas supporter une situation aussi injuste. Je fermais un instant les yeux alors que les visages de Loona, Millie et Moxxie apparaissaient dans ma tête. Un échec ! Je le vivais déjà comme tel… comment est-ce que j’irais leur annoncer ça ? Que tout était de ma faute ? Qu’à cause de moi ils avaient tous perdus leurs emplois. Que j’avais même pas pu protéger ma famille et que tout était de ma faute ? Ils m’en voudraient à mort c’était certain. Et je finirais par les voir s’éloigner de moi. Je les perdrais tous et Loona y compris… parce que qui voudrait d’un échec comme père, un type qui pourra peut-être plus lui offrir qu’un carton en guise de toit. Non… non… je pouvais pas les perdre. Je pouvais pas perdre ma société, la seule fierté que j’avais eu un jour dans mon existence. Je sentais les larmes me monter aux yeux et mon cœur me faisait tellement mal.

« Non non Stolas s’il te plait ne fais pas ça. »

C’était sorti comme un cri du cœur, une supplication que j’espérais qu’il entende et qu’il comprenne.

« J’ai besoin de ce livre… j’en ai besoin, s’il te plait. »

Je sentais les larmes me monter aux yeux, ma gorge se serrer.

« Je ferais n’importe quoi pour ça. »

Je finissais alors les mains jointes devant moi, le suppliant de ne pas me faire ça. J’étais prêt à tout pour le faire revenir sur sa décision. D’ailleurs, est-ce que je ne l’avais pas été assez clair ? Dès le départ, je ne m’étais jamais opposé à sa volonté. Jamais je n’avais négocié les termes de notre contrat. J’avais toujours tout accepté… allant jusqu’à jouer ses petites putes persos durant des années. J’avais accepté ce rôle même à l’époque où il me donnait l’envie de gerber. Et maintenant, tout était fini ?

C’est alors que Stolas revint vers moi, me tendant une boîte. Elle contenait un cristal qui selon les dires de Stolas me permettrait d’accéder au monde des vivants sans avoir besoin du grimoire. Sans avoir à le revoir ? Est-ce qu’il… est-ce qu’il tentait de se débarrasser de moi ? Est-ce que Loona avait raison ? Il en avait marre de cet arrangement simplement parce qu’il en avait marre de moi ? Qu’il s’était lassé de son sextoy préféré et qu’il voulait passé à autre chose ?

« Attends là, je comprends pas. Pourquoi est-ce que tu me donnes ça ? C’est parce que tu trouves que je te baise plus assez bien ? Non parce que je suis sûr qu’en cherchant, je pourrais trouver des moyens de devenir encore plus performant. »

Je sais que j’insistais énormément là-dessus mais c’est ce qu’il voulait au fond. Ce qu’il arrêtait pas de me répéter. Je pouvais pas lui dire le fond de ma pensée. Lui avouer que je m’étais attaché à lui et que ce serait tellement dur pour moi de ne pas le revoir. Mais il y avait quelques choses qui sonnait terriblement faux. C’était pas Stolas… ça sonnait pas comme lui. Est-ce que c’était encore un de ses délires de privilégié ? Une façon pour lui de me tester ? Dans le fond c'était bien possible. Il trouvait ça peut-être juste marrant de me faire croire qu'il avait réellement envie de passer du temps avec moi sans que j'aies à passer par la case plumard. C'était pas la première fois qu'il jouait la comédie à ce propos ? Il pouvait pas... avoir envie d'autre chose ? Noooon bien sûr que non ! Je me faisais des idées. Je me mis alors à rire, comprenant qu'il se foutait de ma gueule.

« Ah je comprends... c'est encore un de tes putains de jeux de rôles, c'est ça ? J'ai jamais essayé mais ça peut être marrant»

Je lui tournais le dos quelques instants, prenant le temps de me concentrer sur mon texte. Essayer au moins... peut-être que j'arriverais encore à l'exciter ? En s'inspirant de l'un de ces foutus soap opera dont il était tellement fan.

« Oh Stolas, je veux rester avec toi. Je t'aime tellement. Comment est-ce que je pourrais imaginer vivre sans toi, Honey »

b l a c k f i s h

Full Moon

Blitz & Stolas ;

Est-ce que quelqu’un pouvait me dire dans quelle putain de réalité parallèle j’étais tombé exactement ? C’était quoi cette nouvelle lubie ? J’y comprenais rien. Qu’est-ce que Stolas attendait de moi exactement ? Est-ce qu’il cherchait vraiment à se débarrasser de moi et n’avait trouvé que ce cristal à la con pour se libérer de notre accord que lui-même avait mis en place ? Non mais c’était quoi cette merde ? J’avais beau essayer de comprendre ce qui se passait, j’étais pas foutu de le faire. Est-ce que je pouvais vraiment le croire ? Ca ressemblait tellement pas au Stolas que je connaissais. Lui qui avait toujours cherché à me soumettre en échange des « bonnes faveurs » qu’il voulait bien m’accorder. J’essayais de supposer et d’apporter des explications mais à chaque fois il me servait ces conneries sentimentales à deux balles qui sortaient de nulle part. Qu’il m’avait jamais dit ou laisser sous-entendre auparavant. Mais qu’est-ce qui se passait ici ?

Je sentais la peur me tirailler l’estomac. J’avais déjà eu peur pour le grimoire. Peur qu’il me prive de mon gagne-pain. Que sa décision remette en cause toute ma vie en me privant de ce que j’avais de plus cher au monde. Ma très chère IMP. Me priver de ce sentiment si crucial de pouvoir aspirer à une liberté et à une indépendance que tellement peu de membres de ma race pouvaient espérer. Peur de perdre mes employés que j’aimais, cette famille soudée qu’on s’était créé tous ensemble. Peur de devoir les rejeter et nous ramener à notre vie pourrie d’avant. Mais maintenant… maintenant c’était une autre peur qui naissait en moi.

Une nouvelle crainte dont j’avais pas mesurer la portée jusqu’à présent et qui m’emportait comme un raz-de-marée. Celle de plus jamais pouvoir revoir Stolas. De plus pouvoir passer du temps avec lui. Oui je lui en avais voulu à mort pour ce qu’il m’avait fait subir et je sentais que cette rancune pourrait jamais disparaitre complètement. Mais je l’appréciais sincèrement… énormément… et je voulais pas qu’il me laisse tout seul derrière lui. Pourtant je savais qu’il ne me voyait pas comme ça. Qu’il en avait rien à foutre de mes sentiments et que la seule chose qui l’intéressait c’était mon petit cul de imp. Alors non… non c’était pas possible… il était en train de se foutre de ma gueule. Il avait pas pu tomber amoureux de moi. C’était pas pensable ! Ca devait être un de ses fantasmes bizarres dont il avait le secret. Ouais, c’était sûrement ça !

J’avais donc choisi de rentrer dans son délire en mode jeu de rôle mais rien y faire. Il s’accrochait à ses paroles et fini même par se relevait en me disant au revoir. Me souhaitant une belle vie ? J’arquais alors les sourcils, le regardant s’éloigner.

« Holà attends deux secondes, Stolas. T’étais vraiment sérieux là ? »

J’étais clairement pas décidé à le laisser tomber. Je le suivais dans les couloirs de son palais. Je l’écoutais causer sans savoir vraiment si c’était bien à moi qu’il s’adressait. Et là ce qu’il balançait c’était totalement lunaire. Faire tout ce qu’il pouvait pour rendre notre arrangement agréable ? Tout tournait autour du sexe ? J’y croyais pas. Est-ce qu’il était tombé sur la tête, sérieux ? Je sentis une rage indescriptible monter en moi. Ben forcément que tout notre arrangement tournait autour du sexe. C’est toi-même qui a négocié les termes de notre contrat, Ducon ! Et non seulement c’était les termes initiaux du contrat, mais à chaque fois qu’on se retrouvait il répétait la même chose. A savoir que la seule raison pour laquelle je venais le voir, c’était pour le baiser du mieux que je pouvais pour gagner un mois de plus d’utilisation de son grimoire. Il avait pété un câble ? Qu’est-ce qu’il s’était passé dans son crâne de piaf pour se convaincre d’un truc pareil ?

« Quoi ? Va te faire foutre, Stolas ! T’as décidé de me déballer toute cette merde sentimentale maintenant ? TU TE FOUS DE MA GUEULE ??? »

On traversait une nouvelle pièce et j’ouvrais les portes à la volée pour les faire claquer aussi fort que je pouvais.

« Tu peux pas me laisser deux minutes pour penser à tout ce que tu m’as fait subir, espèce de trou du cul de privilégié ?? »

J’écumais alors de rage. C’était comme si toute la haine, toute la douleur que j’avais supporter pendant deux ans, enterrée au fond de moi faisait soudainement surface. Dans ma tête, je revoyais le pauvre petit imp que j’étais dévoré par la culpabilité et le dégoût de soi, forcé à se prostituer pour sauver ce qu’il avait de plus précieux. Toutes ces larmes que j’avais versées, toutes ces humiliations que j’avais subies… avant de... de finir enfin par avoir des sentiments pour lui... Non, non il s’en tirerait pas comme ça.

« Tu m’as traité comme un de tes larbins durant des années, tu m’as passé une putain de laisse autour de cou. Tu m’as harcelé et t'a abusé de moi, traite comme un putain de gigolo. Tu m’as volé ma liberté et ma dignité pour servir tes fantasmes sexuels de merdre… en t’en foutant royalement de tout ce que je pouvais penser ou traverser... ou meme ressentir. Juste parce que ça te faisait bander de me voir à genoux pour essayer de sauver ma boite. T'as passe ton temps a m'humilier en me repetant sans cesse que j'etais que ta petite pute perso.  Et tu oses maintenant me balancer que tu m’aimes, espèce de gros connard ? »

J’avançais vers lui, tremblant de fureur, j’étais partagé entre ce besoin d’exprimer ce que je ressentais au fond de mon cœur pour m’accrocher à lui et cette envie de me débarrasser de lui une bonne fois pour toute. Là clairement, c’était de la haine pure que je ressentais. De la haine mais aussi de la colère, de la tristesse… cette putain de peur de l’abandon ! Toutes ces émotions se mélangeaient au fond de moi et me faisait tellement mal.

« Vous passez votre temps à faire ça vous les privilégiés. A nous traiter comme des sous-merde. A jouer avec nos sentiments parce que vous vous penser tellement supérieurs et tellement plus important que nous. »

T’as pas le droit de me laisser, Stolas. T’as pas le droit de me tourner le dos comme ça.

« Je te laisserais pas m’abandonner comme ça, salopard ! »

b l a c k f i s h

Full Moon

Blitz & Stolas ;

Deux minutes ! Deux putains de minutes. C’était tout ce que je lui avais demandé pour prendre conscience de ce qui était en train de se passer. Pour réaliser que ce qu’il était en train de me dire n’était pas que des conneries. Pas des conneries ? Alors qu’il avait passé son temps à me dire le contraire ? Alors qu’il m’avait tenu en laisse pendant deux ans ? Alors qu’il n’avait pas arrêté de me dire que s’il me voyait c’était que pour le cul à chaque fois qu’on se voyait ? Je répète pour les deux du fond qui n’auraient pas entendu. A CHAQUE FOIS QU'ON SE VOYAIT !?! Et là j’étais sensé avaler tout rond ce qu’il me balançait sans me poser aucune question ? Alors oui j’étais furieux. J’étais en colère à l’idée qu’après m’avoir balancé ses pseudo sentiment à la gueule il se barrait sans même demander son reste. Ah ouais bravo Stolas ! C’est sûr que ça donnait pas duuu tout l’impression qu’il avait juste envie de m’envoyer me faire foutre et de se débarrasser de moi. Bordel ! Il aurait mieux fait de l’envoyer par la poste son putain de cristal. Ca aurait été tout aussi cohérent qu’il m’explique ça par lettre. Un mur… c’était ce qui me venait à l’esprit quand je le voyais s’éloigner de moi. C’était tout ce qu’il était à mon esprit. Un immense mur infranchissable qui n’avait bien évidemment pas d’oreilles.
T’as pas envie de discuter. Arrête tes conneries, Stolas. T’as juste envie de se débarrasser de moi !
Pourquoi il se la jouait comme ça d’ailleurs ? Pour passer pour la pauvre petite victime… parce que ouiii c’était forcément la faute du imp, hein ? Il doit il avoir une connerie de ligne morale dans le code de conduite de ces privilégiés de merde qui le dicte ça, non ? C’est pas important qu’il ait abusé de moi durant des années, qu’il se foute royalement de mes propres sentiments maintenant. C’est forcément pas lui le méchant dans ce putain de marché. Espèce de connard !!

Alors oui, j’étais furieux et je contrôlais plus du tout les mots qui sortaient de ma bouche. Je balançais toute la haine et toute la rancœur que je pouvais avoir contre lui. Cumulée depuis des années à supporter son comportement en ayant comme option que de fermer ma grande gueule. Parce que l’ouvrir serait revenu à prendre le risque de foutre en l’air mon entreprise. De foutre en l’air toute ma dignité, même si elle c’était déjà pris un sacré coup dans l’aile à être traité durant des années comme « la putain du Prince Stolas ». Je hurlais parce que c’était la seule manière que j’avais à ce moment là pour m'exprimer et espérer voir le mur se fissurer. Il aurait pris deux putains de minutes de plus pour en parler sérieusement, j’aurais eu le temps de faire des phrases cohérentes dans ma tête. J’aurais pu trouver les mots pour lui expliquer qu’il représentait pas que ça à mes yeux. Même s’il m’avait fait beaucoup de mal j’étais prêt à lui pardonner et à tout faire pour réparer mes propres conneries aussi. Parce qu’il y avait pas que lui qui avait merdé dans cette histoire. Clairement pas ! J’aurais pu lui dire que je tenais sincèrement à lui. Que je voulais pas qu’il s’éloigne de moi. Que j'avais des sentiments (même confus) pour lui et que je voulais rester à ses côtés. Tout faire pour réparer les choses, pour sortir de cette relation toxique et construire quelque chose de vrai. Mais comment est-ce que je pouvais le faire bien alors qu’il était toujours à cinq mètres devant moi ? Alors qu’il faisait pas l’effort d’entendre ce que j’avais à lui dire ? J’étais déjà pas très doué pour formuler les choses. C’était sûrement pas en mettant dans une situation aussi merdique que je pourrais lui dire tout ce que j’avais sur le cœur.

Au moment où Stolas reprit enfin la parole, je sentais mon cœur se serrer davantage. Je suis désolé. Bon sang ces mots… ces mots que j’aurais eu tant envie de l’entendre prononcer un jour. Que j’avais tant eu besoin d’entendre tout au long de notre relation. Ces mots qui venaient s’écraser contre mon cœur et qui faisaient tellement mal à cet instant. Je sentis une larme rouler le long de la joue sans que je puisse l’en empêcher. Et les mots qui suivirent me clouèrent encore plus sur place. Je restais totalement muet. Alors bien sûr que c’était ce que je ressentais, j’allais pas le nier. Mais c’était pas tout ce que j’avais envie de lui dire. Je le méprisais pas autant que ça et même je… je l’aimais. Enfin c’était encore brouillon dans ma tête et dans mon cœur. Mais clairement, je tenais énormément à lui. Et je voulais pas le perdre.

Stolas s’il te plait, me laisse pas tout seul. Reste avec moi.

Mais ces mots-là j’arrivais pas à les dire. Ils restaient figés sur mes lèvres, refusaient d’en passer la frontière. Parce que même dans cette situation désespérée, j’arrivais pas à détruire ces barrières que j’avais construites tout autour de moi pour éviter de souffrir et me faire marcher dessus. Pourtant j’aurais tellement voulu pouvoir le lui faire comprendre. Mais j’arrivais pas… et je haïssais cette partie de moi. Sans elle, j’aurais pu tout changer à cet instant. J’aurais pu m’élancer vers lui, le prendre dans mes bras avant de l’embrasser. Mais comme tout dans notre relation, c’était jamais le bon timing, jamais la bonne attitude ou les bonnes paroles.  

Au lieu de ça, je me réveillais qu’au moment où il rentrait dans son bureau. Avant même qu’il en claque la porte, je pouvais prononcer que quelques mots comme un appel au secours.

« Stolas je suis déso… »

J’entendis alors que le claquement de la porte de son bureau, cet horrible écho qui raisonna dans toute la pièce. Il m’avait laissé tout seul. Il m’avait abandonné. Non… non… ça pouvait pas se terminer comme ça. Je voulais pas rebrousser chemin, pas tout de suite. M’élançant vers la porte de son bureau, je frappais quelques coups avant de reprendre.

« Stolas s’il te plait ouvre-moi la porte. Je suis désolé. Je voulais pas dire ça… pas comme ça. »

Non parce que ça aurait été mentir de dire que je pensais pas chacun des mots que j’avais prononcés. Mais j’aurais clairement pas dû faire cet aveu de cette manière. Et maintenant…  maintenant c’était trop tard.

« Allez laisse-moi rentrer. Je suis sûr qu’on peut arranger les choses. Mais pour ça j’ai… j’ai besoin de toi. »

J’ai tellement besoin de toi, Stolas ! Je sentis une nouvelle larme couler à nouveau sur ma joue que j’essuyais d’un revers de main. J’imaginais Stolas en pleurs derrière la porte, Stolas que j’aurais tellement voulu pouvoir serrer dans mes bras en cet instant. Mais qui malgré les coups frappés contre la porte à nouveau, ne répondait pas. Je me sentais tellement impuissant, tellement nul. Je finis par coller ma tête contre la porte froide et immobile de son bureau, lançant dans un murmure à peine audible pour moi-même.

Laisse-moi rester à tes côtés, s’il te plait. Je… je t’aime.

Oh eh puis tout ça c’était des conneries ! S’il tenait vraiment à ce qu’on puisse se réconcilier il aurait répondu à mes appels. Si ça se trouve tout ce que j’étais en train d’imaginer était faux. Il regrettait même pas ce qui c’était passé entre nous. Il voulait juste que je foute le camp de chez lui. Il devait bien se foutre de ma gueule, moi qui était là à me mettre à genoux devant lui (une fois de plus) pour espérer qu’on pourrait arranger les bidons. Je repris alors la parole plus fort.

« Oh et puis tu sais quoi ? Si tu veux pas me parler et arranger les choses, tant pis ! Reste tout seul dans ton coin. Moi je m’en vais… et tu peux courir pour me voir te supplier à genoux de revenir. C’est pas à moi de te devoir des excuses. »

Je donnais un grand coup de pied dans la porte avant de rebrousser chemin et repartir d’où j’étais venu. La boîte du cristal sous le bras, les yeux remplis de larmes.

b l a c k f i s h