You drive me crazy, stop that...I hate you ft Aristion
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Ilian Philtatos
Terre 8478
Crédits : @justpbfstuff / justpbfstuff.tum
Univers : Le chant d'Achille (Mythologie)
Feat : Taylor Zakhar Perez
Je le reconnaîtrais rien qu'au toucher, ou à son odeur, je le reconnaîtrais si j'étais aveugle, aux seuls bruits de sa respiration et de ses pas martelant le sol. Je le reconnaîtrais dans la mort, à la fin du monde.
Nous étions comme des dieux à l'aube du monde, en proie à une joie si vive qu'elle nous rendait incapables de voir autre chose que l'autre.
Age : 25 ans
Occupation : Homme à tout faire
Illustration :
La dernière chose que je sens est sa main, qui serre la mienne en guise d'adieu.
Plus tard ,Achille dort à côté de moi.L'orage annoncé par Ulysse est arrivé, et le tissu rugueux de la tente tremble sous sa force. j'entends les vagues cinglantes gifler la grève ,comme un reproche. Achille remue, et l'air remue avec lui,répandant la douce odeur musquée de son corps.je pense que c'est ce qui va me manquer.je pense que je me tuerai plutôt que de vivre ce manque. et je me demande combien de temps il nous reste.
Messages : 50
Points : 426
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Nom & pronoms : She/elle - Call me like my character !
Sujet: You drive me crazy, stop that...I hate you ft Aristion Mer 19 Juin 2024 - 16:22
La sueur roulait sur son visage, la goute salée lui démangeait le visage, mais il avait les mains sale à cause de la terre et il ne voulait pas avoir le visage noir. Il était bien assez sale comme ça. Pas besoin de plus s'humilier devant le gosse de riche qui arrêter de lui tourner autour comme un moustique en plein été. Il râlait contre une racine récalcitrante alors qu’il nettoyait un parterre non loin de la piscine quand le moustique revient à la charge. Il retient un soupir, mais leva les yeux au ciel en soufflant sur une de ses mèches qui venait lui tomber sur le front. Une fête, est-ce qu’il avait une tronche à se rendre à la fête d’un petit con arrogant trop gâté par la vie ? Non. Il n’avait rien à faire au milieu de ses amis. Les chats de gouttières n’avaient pas leurs places au milieu des chats de races. Alors après un non plus ou moins polie, il reprit son travail avant de partir sans faire de zèle quand sa montre affiche dix-huit heures. En grimpant dans le véhicule d’Alejandro son patron il prit un vieux torchon pour s’essuyer le visage et les mains pendant que son patron l’observait avant de se mettre à parler. -”J’ai entendu que le fils de la famille, t’a invité à une petite sauterie. Et j’ai aussi entendu que tu avais dis non. Tu devrais y aller.” Ilian, sortie son visage du torchon, pour observer son patron, entre horreur et surprise. Ce n’était pas nouveau qu’il tente de le sortir de sa zone de confort, mais Ilian avait été claire, il n’aimait pas le bourge blond et il n’avait pas été tendre dans ses propos. “-J’ai rien à y faire. Et puis il me tape sur le système… Je sais qu’il est riche, il n’a pas besoin de me cracher sa fortune au visage.” Rageur, il lança le torchon à l’arrière et se mit à bouder de manière très mature. Mais Alejandro ne rendit pas les armes. -”Tu dois y aller, ça te fera du bien. Et puis…C’est un client. Se serait mal vu. C’est décidé tu y vas… Mais…” Il sourit un peu et fouilla dans son portefeuille et tendit un petit paquet à son employé. -”Sors couvert mon grand.” Ilian ne comprit pas et tendit la main, ses doigts se refermèrent sur ce qu’il comprit être un lot de six préservatifs. Le rouge lui monta aux joues si vite qu’il n’eut pas le temps de le cacher et il engouffra les capotes dans sa poche avant de détourner le regard. -”kehzednkfl…” Sortit de sa bouche.
Une fois chez lui, dans ce que son propriétaire appelait un appartement et ce que lui appelait une poubelle, il se jeta sur son canapé, bien décidé à ne pas mettre le nez dehors. Mal à l’aise à cause de tout ce qu’il avait dans les poches, il sortit ses clés, son paquet de cigarette, son briquet et les capotes. Il vida le tout sur la table quand la porte s’ouvrit à la volée. -”ILIAN ! TU DEVINERA JAMAIS…” Un profond soupir sortit de ses lèvres. -”Key… Laisse-moi deviner…Tu as eu ta dose et tu ne sais pas qui faire chier ?” La jeune femme rigola et se laissa tomber sur le sol devant le canapé. -”La terre tourne à l’envers, le monde ne le sait pas, mais l’humain est sur un manège géant qui tourne à l’envers…” Ilian en avait marre, pas qu’il n’aimait pas Key…De son vrai non Ondine, mais elle avait horreur de son prénom et pour survivre au foyer et à la rue, elle avait changé. Mais quand elle était sous influence, elle était casse-couilles. -”Va dormir Key. Je suis fatigué d’accord.” Key tourna la tête. -”Paraît que t’es invité à une fête. J’peux venir ?” Ilian leva la tête. -”Comment…” Elle sourit de toutes ses dents. -”Mon dealer et ami avec un ami d’un ami…Je sais plus… Bref il sait qu’y’a une fête chez ton patron… Et je ne savais pas que tu étais invité, c’était un coup de chance. J’peux venir ?” Ilian se leva pour aller s’enfermer dans sa salle de bain. -”Fais toi plaisir j’y vais pas.”
Une heure plus tard, le contenu de sa table basse dans la poche ventrale de son pull Nasa, le seul pull à peu près potable qu’il avait, un jean et des baskets, il était devant la porte de Aristion, une moue boudeuse sur les lèvres. Key à ses côtés qui sautait partout. -”Ton patron, il paraît que c’est un vrai dieu grec.” Elle ria un peu et tira sur son débardeur pour mettre en valeur sa poitrine. -”Ton pull a un trou là.” Ilian n’en avait rien à faire, et voyant que personne ne venait leur ouvrir, il ouvrit la porte pour entrer dans la maison. -”Bon, ce n'est pas que je ne t'aime pas, mais si je veux séduire ton Apollon, je ne dois pas rester avec toi, il va croire qu’on est ensemble… À plus tard. Essaye de t’amuser quand même.”
Seul dans un coin, une bière à la main, Ilian voulait rentrer, mais Key était déchainé et Arisiton ne semblait pas vouloir la regarder, alors il ne voulait pas qu’elle fasse une bêtise. Il restait donc pour elle. Une main dans la poche ventrale de son pull et touchant ses clés et le petit cadeau de son patron. Et merde. Pourquoi il avait pris ça… Il en avait marre. De toute façon, il saurait même pas les utiliser…
Aristion prend un malin plaisir à regarder Ilian, où qu'il soit, et quoiqu'il fasse. En l'occurrence, même en train de déraciner des plantes récalcitrantes, et recouverts de terre de la tête aux pieds, l'homme à tout faire n'en demeure pas moins attirant. Les lunettes de soleil bien plaqués sur les yeux, Aristion fait style de lire son livre d'un air des plus nonchalants, exposant son torse à la vue de tous, sous un soleil radieux et étouffant de chaleur. Tout pour séduire celui qui ne cesse de lui mettre des vents et qui refuse de rentrer dans son jeu de séduction. Grand bien lui en fasse, Aristion ne trouve ça que d'autant plus attirant, revenant sans cesse à la charge, sans même jamais se lasser ou être blessé dans son amour propre qu'on ose lui dire non à plusieurs reprises.
Fête organisée sous couverts d'un fond de charité pour la nouvelle galerie du musée, Aristion est bien plus intéressé par Ilian, qu'il a bien évidemment invité. C'est bien à ça que se résume son plan : inviter le brun, lui faire du rentre-dedans toute la soirée jusqu'à l'autre capte enfin son message, et, enfin, l'attirer dans sa chambre loin des regards indiscrets afin de le dévorer de la tête aux pieds. Il a absolument tout prévu, et refuse que son plan ne se déroule pas comme prévu. Alors, évidemment, quand après une heure, il n'aperçoit pas la silhouette si familière d'Ilian parmi les convives, l'humeur du blond se renfrogne quelque peu, et il vient noyer sa frustration dans un verre de whisky.
Il n'entend même pas la sonnette annonçant l'arrivée de son crush, celui-ci étant éclipsé par une furie inconnue fonçant vers lui à toute vitesse, et qui tente de l'embrasser. Ouvrant grand les yeux, Aristion parvient à éviter l'attaque au dernier moment, se décalant sur le côté droit du sofa où il se trouve. Qui qu'elle soit, elle n'est pas la première à essayer d'attirer son attention. Depuis le début de la soirée, nombreuses sont celles à lui faire des sourires charmeurs et des clins d'oeils plus que révélateurs, sans que ça n'ait le moindre effet sur le jeune homme, ses pensées bien trop éclipsés par le visage d'un certain homme à tout faire. Mais, de toute évidence, elle est la seule à avoir eu le culot et l'audace de tenter une approche, aussi violente et directe soit-elle.
Si elle tente de rattraper les pots cassés en venant exposer sa poitrine en plein sous ses yeux, Aristion prend peur, et quitte les lieux, l'abandonnant en plein sur le sofa sans même un regard en arrière. Se dirigeant vers la cuisine, il s'empare d'un nouveau verre, y déversant à nouveau du whisky. De quoi faire d'une pierre deux en noyant son chagrin et sa mini crise de panique d'un seul verre. Et alors qu'il boit celui-ci cul-sec, ses yeux viennent se poser sur un visage familier. Très familier.
Un énorme sourire vient se dessiner sur ses lèvres, alors qu'il traverse la cuisine et le salon d'une seule traite, venant s'asseoir en plein sur la gauche de Ilian. T'es venu finalement ! s'exclame-t-il, le ton plus qu'enjoué, et venant l'enlacer d'une seule épaule. L'alcool aidant, il est sans doute un peu plus avenant que d'ordinaire. Non pas qu'il ne le soit pas même en étant sobre. Il est juste un peu plus tactile. Ce qui ne doit pas être au goût du brun, qui se fige à son contact. Je croyais à perdre espoir, et à me dire que tu m'avais posé un lapin ! dit-il comme si tout ceci était parfaitement normal, et que tous deux sortaient déjà ensemble. Dans la tête de Aristion, c'est sans doute déjà un peu le cas.
Dernière édition par Aristion Pelides le Lun 26 Aoû 2024 - 12:03, édité 1 fois
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Je le reconnaîtrais rien qu'au toucher, ou à son odeur, je le reconnaîtrais si j'étais aveugle, aux seuls bruits de sa respiration et de ses pas martelant le sol. Je le reconnaîtrais dans la mort, à la fin du monde.
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Plus tard ,Achille dort à côté de moi.L'orage annoncé par Ulysse est arrivé, et le tissu rugueux de la tente tremble sous sa force. j'entends les vagues cinglantes gifler la grève ,comme un reproche. Achille remue, et l'air remue avec lui,répandant la douce odeur musquée de son corps.je pense que c'est ce qui va me manquer.je pense que je me tuerai plutôt que de vivre ce manque. et je me demande combien de temps il nous reste.
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Sujet: Re: You drive me crazy, stop that...I hate you ft Aristion Ven 23 Aoû 2024 - 13:53
Cette soirée commençait sérieusement à lui taper sur les nerfs. Il savait pertinemment qu'il détonnait dans cet environnement luxueux, un contraste frappant avec les autres invités. Eux, dans leurs costumes impeccables, probablement achetés par papa et maman, avec leurs montres Rolex brillant à leurs poignets et leurs conversations sur les villas au bord de la mer où ils organisaient leurs soirées huppées. Lui, il n’avait rien de tout ça. Il se sentait complètement déplacé, dans son vieux pull NASA troué et tâché, ses poches bourrées de bric-à-brac inutile et de capotes. La sensation de malaise ne le quittait pas, comme une pression constante sur ses épaules. Et puis, il y avait Key. Depuis qu'Aristion l’avait rejetée, elle semblait décidée à trouver le moyen le plus rapide de finir embarquée par les flics. Elle s’amusait à provoquer les enfants de riches, cherchant visiblement à les pousser à bout. Il la connaissait bien, et il sentait que ça allait mal finir. Pourtant, il avait appris une chose durant son temps en foyer : chacun sa merde. Même s’il appréciait Key, il n’allait pas se mêler de cette histoire. Surtout pas contre un type qui pouvait se payer le meilleur avocat de la ville en un claquement de doigts. Elle cherchait la merde, elle se débrouillerait.
Il attrapa une bière sur une table basse, la décapsula d’un geste brusque, et se laissa tomber sur un canapé en cuir blanc. Il se souvenait l’avoir placé lui-même ici, quand madame avait voulu refaire la décoration du salon, parce qu'elle s’ennuyait certainement dans sa vie de riche bourgeoise. S’asseoir maintenant, en simple invité, créait un contraste amer. Il sentit le cuir froid contre son dos à travers les trous de son pull, une sensation étrange, presque ironique, compte tenu de son statut dans cette soirée. Autour de lui, les rires et les conversations superficielles flottaient dans l’air, mais il se sentait étrangement détaché, comme s'il assistait à une scène sans y appartenir. En observant les autres, il se demandait pourquoi il était resté. Pourquoi il s’était laissé embarquer dans cet endroit où il n’avait clairement pas sa place. Il porta la bouteille à ses lèvres, cherchant à se noyer dans l’amertume de la bière, espérant que l’alcool atténuerait le malaise qui grandissait en lui. Mais il savait bien, au fond, que ce n’était qu’une illusion. Les problèmes ne disparaissaient jamais vraiment. Ils se contentaient de s’empiler, comme les objets dans ses poches, alourdissant un peu plus son pas chaque jour.
Et alors qu’il se disait que, de toute façon, sa vie ne pouvait pas être pire, il vit le blond qui l’avait invité ici venir s’asseoir à ses côtés et, en plus, passer son bras sur ses épaules. Ilian se figea un peu et coula un regard vers lui. "On ne pose pas de lapins à son patron…" dit-il en attrapant le poignet du blond et en le retirant de ses épaules. "Ne me touche pas." Ilian avait beaucoup de mal avec sa sexualité, et il n’avait aucune envie qu’on puisse le croire gay. Ce qui était le cas, mais… c’était difficile dans sa tête, ok… Ne posez pas de questions. Et pourtant, là contre lui, sous les effluves d’alcool, Ilian avait senti le parfum d’Aristion, il avait senti la douceur de sa main quand il avait frôlé son cou… Son cœur avait manqué un battement. Il prit une grande gorgée de bière avant de se lever d’un bond. "Je vais fumer…" Ce n’était pas une invitation à le suivre, mais il avait oublié à qui il parlait. Et sans attendre, il fonça par la baie vitrée ouverte et se perdit dans la nuit, vers la piscine non éclairée et abandonnée des convives.
Il leva ses yeux vers le ciel étoilé, qui semblait vouloir lui raconter une histoire, sans qu’il n’arrive à la comprendre. Il s’alluma une cigarette et souffla la fumée, créant un nuage autour de son visage.
Une part de Aristion se vexe en voyant que Ilian continue de le rejeter, et pas de la manière la plus polie qui soit. S'il est blessé dans son ego, le blond l'est également émotionnellement, ne comprenant pas pourquoi le brun s'entête à se montrer aussi odieux et distant envers lui. Honnêtement, Aristion lui-même ne comprend pas ce qui l'attire autant chez l'employé de son père, mais c'est quelque chose de profondément ancré, dont il ne peut se débarrasser. Quelque chose qui le prend aux tripes, et qui fait accélérer son rythme cardiaque à chaque fois qu'il croise le brun, et qu'il aperçoit son visage, et ses yeux sombres. C'est bien plus qu'une simple attirance physique. Comme si tous deux étaient liés par une force énigmatique, cosmique. Et Aristion refuse d'abandonner aussi facilement, et de laisser Ilian lui filer entre les doigts, quitte à devoir se montrer envahissant.
La moue sur le visage lorsque le brun s'empare de son bras pour le retirer de ses épaules, celui-ci finit par quitter le canapé pour s'éclipser dehors, espérant certainement que cela finira par dissuader le fils de son patron de poursuivre toute tentative. C'est mal connaître Aristion qui, aguerri par la témérité, et sans doute un peu l'alcool, n'hésite pas une seule seconde à le suivre à l'extérieur, sans même se soucier du reste de ses convives et ce qui peut bien se passer en plein dans son salon et le reste de son appartement.
C'est au fond du jardin, près de la piscine, qu'il aperçoit la silhouette de Ilian. Ce dernier, illuminé par la simple lueur de la lune, semble resplendir. Sa beauté est magnifié par les cieux, et le coeur de Aristion se resserre, manquant de défaillir à la vue d'une telle magnificence. Il déglutit avec difficulté, continuant toutefois d'avancer vers lui, bien déterminé à briser la glace une bonne fois pour toute.
Tu sais, tu n'es pas obligé de me fuir à chaque fois que je m'approche de toi. S'il tente de jouer sur le ton de la plaisanterie, sa tristesse est plus que palpable, que ce soit dans ses mots, que dans son regard. Je dois t'avouer que ton hostilité à mon égard me laisse de court. Il s'empare d'une des cigarettes de son interlocuteur, sans même se soucier de l'air offensé de ce dernier. Allumant celle-ci, il lève les yeux au ciel, observant lui aussi les cieux et les étoiles, ayant toujours été fasciné par l'astronomie et l'univers. Se saisissant d'une des mains de Ilian - qui proteste véhément face à une telle audace - il vient désigner l'une des constellations -- celle de la Lyre, sans doute l'une des moins connues, et pourtant une des plus tragiques.
Beaucoup n'y voit pas une lyre, mais une ligne commune, sans la moindre importance. Il commence son récit, sans même se demander si Ilian est intéressé ou non par ce genre de chose. Pourtant, c'est bien plus qu'un simple instrument. Il représente Orphée, sans doute placé là par sa mère dans son chagrin. Je suppose que tu es aux faits avec la légende d'Orphée et d'Eurydice, je ne me trompe ? Aristion se tourne vers Ilian alors même qu'il lui pose la question, l'incompréhension étant des plus visibles sur le visage renfermé du plus âgé. J'ai toujours trouvé fascinante cette histoire, aussi triste et cruelle soit-elle. Tous s'accordent à dire qu'il n'aurait jamais du se retourner, qu'il était idiot de se comporter de la sorte. Mais je ne vois pas les choses de la même manière. Du coin de l'oeil, il peut apercevoir Ilian le regarder avec des yeux ronds, sans pour autant le couper dans son récit, ni même tenter une échappée furtive. Alors Aristion continue. Je pense que son geste était le plus beau signe d'amour qui soit. Certes, cela les a sans doute à jamais séparé, mais Eurydice a pu repartir sachant qu'elle était aimée plus que tout au monde. Il expire, la fumée venant créer un halo autour de son visage. Je pense que je me serais retourné aussi. Mais je n'aurais pas supporté de voir mon être aimée m'être ainsi retirée une seconde fois. J'aurais sans doute supplier les Enfers de me prendre moi aussi, et de nous enterrer côte à côte, que nos cendres soient à jamais liés dans la mort.. Aristion se perd dans son récit, sans doute une déformation professionnelle. Mais c'est bien plus que ça. Comme l'écho d'un monde oublié, d'une vie antérieure, où l'amour et la mort ont eu leur rôle à jouer.
Relâchant la main d'Ilian avec un soupir, Aristion vient s'asseoir au bord de la piscine, laissant ses pieds apprécier la fraîcheur de l'eau. Je peux savoir ce que je t'ai fait pour que tu me haïsses autant ? Et il peut l'apercevoir, dans les yeux du brun, qu'il l'a laissé quelque peu déboussolé, ne sachant pas vraiment sur quel pied danser. Surtout en changeant de sujet aussi brutalement et soudainement. Suis-je si horripilant que ça ? Une tentative d'humour alors qu'un sourire discret vient prendre place sur ses lèvres.
A quelques mètres de là, dans la maison, la musique bat toujours son plein, mais Aristion ne s'en soucie guère. Là, seul avec Ilian, sous une voûte étoilée, il n'aurait pu imaginer une meilleure soirée.
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Sujet: Re: You drive me crazy, stop that...I hate you ft Aristion Dim 8 Sep 2024 - 13:08
Ilian soupira, expulsant la fumée de sa cigarette dans l’air frais de la nuit. La brume grisâtre tourbillonna un instant avant de se dissiper dans l'obscurité. La voix d’Aristion avait brisé le silence, et le murmure lointain de la ville s’était évanoui devant les mots du blond. La fraîcheur nocturne s’accrochait à la peau d’Ilian, s’infiltrant jusque dans ses cheveux, alourdissant ses mèches humides et brisant ses boucles qui se collaient obstinément à son front. Ilian ferma les yeux quelques secondes, plongeant dans l’obscurité de ses pensées, laissant Aristion parler sans interruption. Il pouvait presque toucher la mélancolie dans chaque mot du blond, comme une ombre pesante tapie entre eux. Quand Ilian rouvrit les yeux, il força son regard sur le visage d’Aristion, observant ses traits éclairés par la pâle lueur de la lune. Le jeune homme semblait ailleurs, les yeux perdus dans le ciel étoilé, où des constellations se dessinaient au-dessus de la piscine. Les étoiles scintillaient faiblement, comme des promesses lointaines et inaccessibles, et Ilian suivit le regard d’Aristion jusqu’à la lyre mythologique perdue parmi les étoiles. Quand le blond finit de parler, Ilian écrasa sa cigarette sous sa chaussure avec un geste lent, presque désabusé, avant de poser le mégot sur le petit muret autour de la piscine. Après tout, c’était toujours lui qui nettoyait le jardin.
« Je pense qu’Orphée était un idiot. » Sa voix rauque fendit l’air, lourde de lassitude et d’amertume. Ilian passa une main agacée dans ses cheveux, les plaquant en arrière avec une brusquerie exaspérée. Ses mèches rebelles tombaient sans cesse dans ses yeux, et chaque geste trahissait une irritation contenue. « La seule chose que je retiens de ton histoire, c’est que l’amour finit toujours mal. Orphée a été un idiot de croire qu’on pouvait transcender la mort, Eurydice idiote de croire qu’elle pourrait échapper à son sort, et Hadès cruel de leur faire croire que c’était possible. » Ses mots étaient chargés d’une froide colère, mûrie par des années de désillusions. Ilian poursuivit, son ton devenant plus acerbe à chaque phrase. « L’amour, c’est de l’égoïsme. Regarde Roméo, qui a tué Juliette par aveuglement ; Ariel, qui a abandonné sa famille sans un regard en arrière pour un homme qu’elle ne connaissait même pas. Achille a laissé son ego parler et il a causer la mort de centaine de compagnons d'arme et celle de Patrocle... Patrocle a cru pouvoir remplacer le meilleur guerrier de sa génération et ça l’a tué. Perséphone a failli créer la fin du monde en retrouvant Hadès, et Hadès a enlevé sa propre nièce sans jamais prendre en compte ses sentiments. L’amour rend égoïste… »
Ilian leva enfin les yeux vers le ciel, scrutant les étoiles dispersées comme une toile brodée d’éclats lumineux. Leur reflet dansait sur l’eau calme de la piscine, dessinant des ondulations légères, presque hypnotiques. « L’amour, c’est de la poudre aux yeux qu’on nous lance quand on est enfant, pour nous faire croire que la vie vaut le coup. Les Grecs étaient doués pour raconter de belles histoires en lien avec les étoiles, mais franchement, en représentation, ils étaient nuls. » Un sourire sarcastique étira ses lèvres, et ses yeux se plissèrent légèrement en tentant de discerner les formes éthérées. « En quoi il y a une lyre ? On dirait plus… » Il inclina la tête, étudiant les lignes invisibles qui reliaient les étoiles. « Une courge. Une courge un peu déformée par le manque d’eau… »
Le regard d’Ilian revint sur Aristion, qui restait immobile, perdu quelque part entre le ciel et ses pensées. Il tendit la main pour récupérer son briquet, ses doigts longs et tannés par le soleil frôlant ceux d’Aristion, pâles et fins. Ce simple contact fit naître un frisson, inattendu et subtil, qu’Ilian s’empressa de réprimer, l’enterrant aussi profondément qu’il pouvait. « Je… » Ilian était prêt à laisser éclater toute sa colère, à vomir sa haine du monde en un flot de reproches amers. Mais quelque chose le retint. Était-ce la tristesse qu’il avait perçue dans la voix du plus jeune ? L’éclat mélancolique dans ses yeux ? Ou peut-être cette douce odeur musquée, presque enivrante, qui semblait entourer Aristion comme une aura protectrice ? Il n’en savait rien. Tout ce qu’il savait, c’était que sa rage s’effilochait, se dissolvant dans la nuit comme la fumée de sa cigarette, remplacée par une sensation de vide profond et déroutant.
« Je ne te hais pas. Je t’envie. » Les mots sortirent difficilement, laissant dans sa bouche un goût amer, presque métallique. « Tu as tout. Des parents aimants, de l’argent à ne plus savoir quoi en faire, un métier que tu aimes, et au pire tu pourras en changer quand tu voudras. Moi, je dois me battre pour chaque putain de truc que je veux. Tu dors dans un lit si grand qu’on pourrait y faire tenir mon salon. Moi, je dors sur un matelas défoncé et plein de trous, mon appartement est pourri et menace de me tomber dessus si je respire trop fort. J’ai un casier judiciaire parce qu’enfant, j’ai… » Ilian se tut brusquement, sa respiration saccadée sous l’effort de se contenir. « Tu as tout ce que tu veux, et tu ne t’en rends même pas compte. Tu crois que venir bosser ici à huit heures du matin pour nettoyer ta merde ou déplacer le canapé de ta mère, ça me fait plaisir ? Et puis bien sûr, je ne dois pas rentrer avec mes chaussures, il ne faut pas que je salisse le tapis qui vaut plus que ma propre vie. Pourquoi tu as tout ça et tu ne t’en rends même pas compte ? » Les mots se bousculaient, animés par une rancœur accumulée. Ilian détourna les yeux un instant, frappant violemment le vide de frustration. « Je voulais être médecin… Mais je suis un gamin de foyer, et un étudiant, ça ne gagne pas d’argent. Je ne pouvais plus rester au foyer une fois majeur, j’ai dû me débrouiller. C’est la troisième fois que je tente de passer le concours pour être infirmier, juste pour m’approcher un tant soit peu de mon rêve. Mais même ça, je ne peux pas. Tu as déjà essayé de réviser après une journée complète de travail physique ? De suivre des cours en ligne sur un vieil ordinateur qui rame comme pas possible et avec une connexion Wi-Fi volée au resto chinois d’en bas ? »
Ilian se figea, cherchant nerveusement dans sa poche une nouvelle cigarette, mais il se rappela qu’Aristion lui avait volé la dernière un peu plus tôt. « Et en plus de tout… Il faut que tu sois parfait ! Pourquoi je ressens ça quand je te regarde ! Pourquoi tu me fais ressentir ça juste en te regardant ? Tu sais quoi ? Oui, je te hais ! Je te hais de n’avoir besoin que de me regarder pour que… Tu m’énerves ! » Ilian attrapa brusquement Aristion par le bras, le tirant pour le forcer à se redresser. Son geste était à la fois désespéré et furieux, une impulsion qu’il ne contrôlait plus. « Tu m’énerves à me tourner autour avec ton sourire parfait, tes yeux parfaits, ta bouche parfaite… » Ses doigts se crispèrent sur le col de la chemise d’Aristion, tirant le tissu entre ses poings. « Tu m’énerves à me parler avec ta voix grave, si basse que parfois, j’ai l’impression que ce que tu me dis, c’est un secret que l’univers entier m’interdit de connaître. »
Les mots étaient entrecoupés de sa respiration haletante, chaque phrase un fragment de la tempête qui faisait rage en lui. Les yeux d’Ilian cherchaient ceux d’Aristion, fouillant désespérément quelque chose qu’il ne trouvait pas, une réponse à la question qu’il n’avait jamais osé poser : pourquoi lui, pourquoi maintenant, pourquoi cet impossible mélange d’envie et de désir qui le consumait à chaque fois que leurs regards se croisaient ? Sans qu’il ne comprenne bien ce qui se passait, Ilian se pencha et ses lèvres rencontrèrent celles d’Aristion. Ce n’était peut-être pas un vrai baiser, juste un contact désespéré, un élan confus d’émotions qu’il ne savait plus contenir. Le temps sembla suspendu, une ou deux secondes peut-être, lèvres contre lèvres, avant que le choc de son propre geste ne frappe Ilian comme une claque. Ses yeux s’ouvrirent en grand, et par réflexe, il repoussa Aristion avec une brusquerie incontrôlée. Ilian vit le blond perdre l’équilibre et tomber à la renverse, plongeant dans l’eau de la piscine avec un éclaboussement sonore.