Le réveil venait de sonner. Si on pouvait dire qu'il avait eu le temps. Tu avais direct attrapé ton téléphone pour l'éteindre et te rendormir tout aussi vite que tu t'étais réveillé. Cinq minutes plus tard même scénario. Ce n'est qu'à la troisième sonnerie que tu avais ouvert les yeux en soupirant. Si tu avais pu rester au lit ce matin tu l'aurai fait. «Oh la flemme...» Clairement, tu avais exagéré hier soir, aucune idée du nombre de verres que tu avais pu t'enfilé. Quelle idée tu avais eu de faire ça alors que tu avais des choses prévues tôt ce matin? Vraiment, tu étais à deux doigts de te retourner pour dormir encore avant de trouver un élan de motivation tu ne sais où. Qui t'aurait dit que tu te lèverai un jour pour aller à la fac? Bon d'accord juste pour prendre des informations pour un de tes futurs rôles mais quand même. Enfin debout, tu t'étais rapidement préparé avant de prendre la route. Arrivé devant ce grand bâtiment, tu étais resté un moment planté devant à juste regarder les portes, avant de jeter un coup d'oeil aux quelques personnes assises sur les bancs ou en train de marcher. Ces gens avaient beaux l'air heureux et souriants, la simple idée de passer des années là dedans te foutait le tournis. Tu étais allé jusqu'au bout du lycée et c'était suffisant. Tu étais bien content d'avoir des parents qui te soutiennes dans ton idée de devenir comédien et surtout, d'avoir eu un tel parcours.
Une fois à l'intérieur, tu t'étais rendu à l'accueil, avant d'expliquer très rapidement ta venue et par chance, tu étais tombé sur quelqu'un qui te connaissais. Tu en avais profité pour jouer un peu de tes charmes. Normalement ils n'acceptait pas de personne extérieure comme ça mais, avec ton joli sourire, tu avais réussi à passer. Un baiser envoyé dans les airs avant de te rendre là où on t'avait dit d'aller. Normalement le cours allait bientôt terminer. Enfin, c'était ce qu'on t'avait dit. Cinq minutes. Dix minutes. Vingt minutes. Bon ça devenait long là? Tu avais presque hésité à repartir lorsque que la porte s'ouvrit, à peine le temps de te décaler pour laisser la foule d'étudiants passer et ne pas te faire marcher dessus avant de passer à l'action. «Hey! Excuse moi!» En réalité, tu ne lui laissais pas vraiment le choix de refuser ou non ce qui allait suivre. Tu avais poireauté suffisamment de temps devant cet amphithéâtre pour ne pas t'amuser à demander à tout les élèves si un avait quelques minutes à t'accorder. Non, c'était la première qui avait croisé ton regard, alors c'était elle que tu allais gentiment bombarder de questions de façon à repartir avec les informations que tu attendais. «Je peux te poser quelques questions sur ton cursus? En fait je suis comédien et on me demande de jouer un étudiant en histoire, mais comme j'ai jamais foutu les pieds à l'université, j'ai aucune putain d'idée de comment ça fonctionne.»
Tous les jours commençaient de la même manière. Tu te réveillais, te préparais à partir en cours. Tu n’avais pas vraiment quoi que ce soit à faire dans l’appartement que tu squattais. Tu pris ton sac sur le dos, tes écouteurs dans tes oreilles et tu te mis en chemin pour ton footing du matin. Tu avais ce besoin de t’énergiser pour la journée et de te vider la tête. Sentir tes pieds fouler le sol, l’air t’accompagner dans ta course, concentrée sur les paroles qui étaient hurlées dans tes oreilles tu te sentais bien, vivante. Une fois terminée, après une bonne grosse heure, tu te rendis dans le gymnase de ta fac, connaissant bien comment entrer dans les vestiaires pour accéder aux douches. L’eau n’était pas chaude, mais tu ne pouvais pas te permettre de faire la fine bouche. L’eau coula sur tout ton corps, sur les multiples cicatrices qui le parcouraient, sur les deux grandes dans ton dos. Tu te décrasses, profitant d’un moment de calme et de tranquillité avant de devoir affronter la foule peuplant la fac. Tu n’as pas été habituée au monde et il faut dire que tu aimes ta petite tranquillité autant que ta bulle de confort.
Pourtant tu t’habilles et pars l’affronter tel la guerrière que tu ais, évitant de montrer au monde qu’il te dérange. Tu finis par atteindre ta salle de cours et garde tes écouteurs ne voulant pas entendre tes camarades parler de leurs dernières histoires de cul ou d’à quel point leurs parents sont horribles de leur avoir donné moins d’argent de poches ce mois-ci. Tu n’aimes pas les autres étudiants et n’a aucune envie de te fondre dans la masse.
Tu vas donc assister à ton cours, prends le plus de note possible avec rigueur et sérieux. Tu es bonne pour ça, comme si tu avais toujours dû écouter et noter les informations. Le professeur finit par vous libérer et tu sors après tes camarades, ne voulant pas te faire bousculer. Tu n’as pas le temps de remettre tes écouteurs qu’un jeune homme au style excentrique t'interpelle. Tu manques de l’envoyer chier mais il ne te laisse pas le temps de répliquer. Tu croises les bras et le toise alors qu’il t'explique être comédien.
- Eh bien comme tu le vois, on est énormément, bloqué dans un amphi et ce n’est pas forcément le rêve.
C’était ta propre désillusion. Tu pensais qu’être étudiant serait plus agréable, que les autres ne te briseraient pas autant les ovaires. Mais il n’avait rien demandé et n’était pas méchant alors tu te résignas à l’aider.
- Mon prochain cours est dans une demie heure. Je peux te faire visiter la fac en attendant et tu peux venir avec moi dans l’amphi. On est tellement que le prof ne remarquera même pas que tu n’es pas étudiant.
LYA
Autre monde, autres circonstances. Ft. Ruth Davidson
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