Eden fusillait l'annonce du regard, comme si les mots imprimés l'avaient personnellement insulté. Avec un grognement bougon, il poussa loin de lui le journal, encore plié dans la section des petites annonces. Il s'accouda un peu plus sur le plan de travail de la cuisine et se concentra sur son premier café de la matinée. Ensuite, seulement, il ramena l'annonce qui l'avait tant énervé devant lui. Il avait l'espoir fou qu'entre temps, les mots avaient magiquement changés, ou, de manière plus réaliste, que ses yeux, encore encroûtés par une nuit trop courte, avaient mal interprété leurs sens. Le musicien poussa un soupir déprimé en constatant que ce n'était pas le cas. Il avait bien lu.
Le pire est qu'il aurait dû être heureux de tomber sur cette annonce. Les recherches de musicien étaient rares. Au piano, en plus ! Un instrument dont il pouvait jouer les yeux fermés. Sur le papier, ce genre de demande était bien mieux que de décoller des chewing-gums sous les sièges d'une salle du cinéma ou de devoir gérer une 'aimable' clientèle à deux heures du matin derrière la caisse d'une supérette. Seulement, ce qui était une chance se révélait paradoxalement le détail qui le faisait autant grincer des dents. Le piano. Un instrument qu'il maîtrisait autant qu'il détestait. Si c'était pour continuer à en jouer, il aurait mieux fait de ne jamais claquer la porte du conservatoire ! En repensant à son départ tonitruant, Eden se pencha un peu en arrière, juste assez pour avoir en visuel sa guitare nouvellement acquise. Un instrument qui, à sa plus grande surprise, lui convenait mieux. Est-ce qu'il tentait un coup de Bluff en débarquant avec sa guitare ? Son ancien lui l'aurait fait sans hésiter une seule seconde. Son ancien lui... À cette pensée, il se passa une main sur son visage, encore à moitié endormi. Ne sachant toujours pas quoi penser de ce qui ressemblait de moins en moins à des hallucinations, il étouffa cette réflexion et préféra se concentrer pour la énième fois sur le bout de papier responsable de toute son humeur maussade.
La demande en elle-même n'était pas la seule chose qui le dérangeait dans cette annonce. C'était seulement celle sur laquelle il avait pu le plus facilement mettre le doigt dessus pour expliquer son malaise. Il y avait une autre raison qui lui nouait les tripes. Il ne pouvait pas dire clairement pourquoi, mais, il avait une sorte de mauvais pressentiment quand il s'attardait sur le nom du cabaret : "The Smiling Deer". Il ignorait pourquoi le simple fait de lire ce nom lui procurait une espèce de frisson répulsif qui l'incitait à ne surtout pas y mettre les pieds.
Parce qu'il était têtu (un travers qui lui était apparu en même temps que le souvenir de son ancienne vie), il inspecta méticuleusement le reste des annonces, espérant qu'une autre recherche providentielle apparaîtrait soudainement. Impossible, il le savait bien. Il avait déjà passé au peigne fin la moindre ligne de cette page. Avec un soupir résigner, Eden finit par admettre cette réalité dérangeante : la recherche de pianiste dans ce cabaret était la moins contraignante du tas. L'ancien ange improvisa un petit-déjeuner frugal à partir des restes du frigo, le vidant complètement au passage et apportant un autre argument de poids en faveur de cette tentation. Il avait VRAIMENT besoin d'argent (et d'un travail fixe, accessoirement). Au lieu de pousser un nouveau râle digne d'un condamné, Eden préféra jurer en fermant la porte du frigo avec humeur. Le juron était quelque chose qui lui venait de plus en plus facilement depuis qu'il avait commencé à faire ces étranges rêves. On aurait dit un vieux vice qui avait profité d'un moment d'inattention pour revenir en force.
La mort dans l'âme, il s'était lavé et habillé, jurant de nouveau en remarquant qu'il s'était habillé inconsciemment de sa tenue habituel pour un concerto. Il retira si vite la chemise blanche et la cravate qu'on aurait pu croire que le tissu lui brûlait la peau. Il jeta la cravate au fond du placard (en espérant secrètement ne plus jamais à la croiser du regard) et remplaça la chemise par un t-shirt gris, avant de compléter l'ensemble d'un sweat-shirt mauve. L'ensemble donnait l'impression d'être 'trop bien habillé en bas et trop mal en haut' puisqu'il avait gardé le pantalon de smoking. Impression qu'il s'évertua d'atténuer en troquant ses belles chaussures pour une paire de basket. Ce n'était pas vraiment le genre de tenue qu'on portait pour un entretien d'embauche, mais, c'était peut-être un vilain tour de son subconscient qui le poussait à se planter. Face à un refus, il pourrait se dire qu'il avait au moins essayé et s'en sortir avec un orgueil à peu près intact. Ce même orgueil qui lui donnait, paradoxalement, la certitude vaniteuse qu'il réussirait à être embauchée. Le contraire serait étonnant, vu son palmarès. Ou alors le propriétaire avait de la merde dans les oreilles. Car, il avait beau détester le piano de tout son être, il n'en restait pas moins sacrément bon. (Que cette idée lui plaise ou non.) Il n'était pas certain d'arriver à faire une fausse note, même en essayant de toutes ses forces. La faute à toute une (fausse) vie de pratique.
Il marcha jusqu'au cabaret, histoire d'économiser le moindre centime qu'il lui restait et qu'il refusait de sacrifier dans un trajet de bus. Par pur réflexe, il avait de nouveau plaquer ses écouteurs contre ses oreilles et enclencher sa 'playlist' datant de l'époque des récitals. Playlist était un mot trop flatteur pour ce qui se déversait dans ses tympans, qui était basiquement un 'bruit blanc' destiner à atténuer le bruit ambiant. Une manie qui datait d'une époque pas si lointaine ou il ne supportait pas l'écoute de la moindre note en dehors du cadre de l'orchestre. C'était fou comme la simple idée de retoucher à un piano le refaisait replonger tout aussi sec dans ces mauvaises habitudes. Eden se rembrunit et, tout en continuant de marcher, il fit défiler la playlist jusqu'aux derniers morceaux rajoutés. Le son d'un solo de guitare remplaça les bruits parasites, lui arrachant un sourire aussi apaisé que satisfait.
Le refrain de "Stop Crying Your Heart Out" du groupe Oasis finissait alors qu'il s'arrêta net devant l'enseigne du "The Smiling Deer". L'horrible pressentiment revint au galop. L'ombre d'un sourire aussi carnassier que déplaisant tout droit sortir de ses rêves étranges semblait planer au-dessus de l'enseigne. Eden aurait été du genre littéraire, il aurait pu comparer cette sensation à celle qu'avait dû ressentir Ebenezer Scrooge en rentrant chez lui, juste avant sa rencontre avec le fantôme de Jacob Marley. Le sentiment qu'un fantôme du passé l'attendait de pied ferme à l'intérieur. Seulement, que ce soit dans cette vie ou dans l'ancienne, l'ancien ange n'était pas du genre littéraire. Tout ce qu'il avait, c'étaient les paroles d'un bon vieux rock dans les oreilles. Ainsi étouffa-t-il ses appréhensions et se décida à suivre les paroles qu'il écoutait : Essayez juste de ne pas vous inquiéter, prenez ce dont vous avez besoin et partez.
Avec réticence, il arrêta la musique et retira ses écouteurs. Un rapide coup d'oeil à sa montre lui indiqua qu'il était à la limite de la tranche horaire indiquée pour les auditions sur l'annonce. Encore un acte (sabotage) volontaire. Eden ne voulait pas attendre coincé entre deux candidats. Cela lui rappellerait trop l'ambiance des concours de musique. Lorsqu'il entra, un précédent candidat venait de quitter la scène. Eden prétexta se concentrer sur le dépliage de l'annonce pour ne pas avoir à regarder le piano qui y trônait encore, semblant le narguer. "Euh... Bonjour. Parait que vous recrutez ?" Dit-il en se dirigeant vers la personne assise face à la scène. Bien que l'annonce tenue disait clairement 'pianiste', il avait évité de prononcer ce mot à voix haute. Avec un peu de chance, l'autre gars (qu'il n'avait pas encore reconnu) allait lui sortir une liste d'autres jobs recherchés et il n'aurait pas à toucher une seule de ses maudites touches. Il rangea vite l'annonce dans sa poche, la chiffonnant sans ménagement au passage, et tendit son autre main. "Eden." Se présenta-t-il sommairement. Tout dans son attitude trahissait le fait qu'il n'avait aucune envie de faire ce qu'il était pourtant venu faire ici.
LYA
Alastor D. Redeeo
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Univers : Hazbin Hotel
Feat : David Tennant
"You're never fully dressed without a smile"
"Once I dreamed that you were my family"
Age : 124 ans
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Sujet: Re: I don't need to see the other side (Alastor) Ven 31 Mai 2024 - 17:28
I don't need to see the other side
Alastor & Adam ;
Chercher des partenariats. Composer une équipe de travail. Ce n’était pas nécessairement une chose qui me préoccupait par le passé. Oh certes, ce serait mentir que de prétendre que le démon de la radio n’avait jamais eu besoin d’autres âmes pour réaliser ses projets. Mais il y avait cette notion de servitude, bien différente des relations professionnelles que je pouvais tisser ici. Dans ce monde, il s’agissait de coopération avec des personnes libres de quitter leurs engagements dès qu’elles le désiraient. Cela nécessitait beaucoup plus d’engagement de ma part que de me montrer aimable le temps de conclure un marché. Autre temps, autre mœurs comme le dit le dicton. C’était un nouveau défi. Dans le fond, pas si déplaisant que cela. Je n’étais pas homme à détourner les talons au moindre obstacle venu. Et je disposais d’un avantage considérable. Cette deuxième identité, celle d’Alastor Redeeo, m’avait permis d’acquérir de précieuses compétences sociales et cela malgré moi. Tout ce que j’étais devenu sur cette île n’était pas si incohérent avec l’homme que j’avais toujours été. Par certains aspects, ce monde avait même enrichi la personne que je pensais être jusque-là. Je devais donc me laisser porter par ce nouveau tempo sans jamais oublier qui j’étais réellement.
Cela avait pris du temps. Beaucoup de temps pour recouvrer la mémoire. Je n’étais d’ailleurs pas certain qu’il ne me manquait pas encore aujourd’hui des pièces essentielles au puzzle de mon existence. Me souvenirs s’étaient éveillés un à un dans mon esprit. Certains accompagnées d’émotions douces et d’autres beaucoup plus amères. Je ne tenais cependant pas à ce que mon recouvrement de mémoire se sache. Pas tout de suite. Cela aurait pu alerter inutilement mes adversaires à une époque où mon avenir et la maîtrise de mes pouvoirs étaient encore trop incertains. Cela m’aurait desservi plus qu’autre chose. Je préférais comme souvent avancer dans l’ombre, tenter de reprendre contact avec les personnes que j’avais connues par le passé. Il y en avait certainement. Rosie et Charlie n'ayant jamais cessé de faire partie de ma vie. Mais la chose n’était pas forcément aisée. Nos apparences et nos vies trahissant nos identités propres. C’était pourtant une pensée qui traversait souvent mon esprit sans pour autant m’obséder. J’avais bien d’autres affaires présentes à gérer. Comme la gestion de mon cher « Smiling Deer » que je n’étais pas prêt à abandonner. Ce projet me passionnant véritablement.
Lorsque j’engageais un nouvel artiste pour les soirées données mon cabaret, je le faisais toujours seul. Je savais mon jugement sûr et en termes de musique, je possédais l’oreille absolue. Je n’avais donc aucunement besoin d’assistance et ne me fiais qu’à mon seul jugement. Après tout, c’est à moi seul à qui mes employés auraient à répondre de leur talent. J’y passais donc des matinées solitaires à voir les personnes se succéder sur la scène de mon cabaret. Mes spectacles ayant besoin de sang neuf, je multipliais les auditions espérant trouver la perle rare. J’avais retenu quelques noms ce matin-là. Cependant, je n’avais eu de réel coup de foudre pour aucun de leurs talents. Ce n’est pas aujourd’hui que je pourrais espérer compléter mon orchestre. A moins que…
Lorsque je vis ce dernier candidat, je ne pus m’empêcher de l’observer des pieds à la tête. Pour moi, l’allure revêtait d’une grande importance. Jamais je ne me séparais de mes costumes élégants. Mais plus encore, jamais je ne me séparais de cette merveilleuse touche finale qu’était mon éternel sourire. Or j’avais devant moi un homme débraillé à l’allure digne de ces jeunes gens du XXIème siècle, faisant pâlir de honte les meilleurs des hommes de mon temps. Soit, il n’était pas le seul artiste qui se livrait à ce genre d’extravagance. En revanche, il y avait dans son attitude quelque chose de réservé qui prouvait qu’il n’était qu’à moitié ravi de se trouver ici. Et croyez-moi, je savais lire un visage mieux que n’importe qui. C'est cet élément là qui me mit la puce à l'oreille.
« C’est en effet ce que semble indiquer l’annonce que vous tenez dans votre main, cher ami. Je recherche en effet de nouveaux talents pour l’animation musicale de mon cabaret. Un pianiste serait le bienvenu pour compléter mon orchestre. »
Je ne résistais alors pas à l’envie de lui poser cette simple question qui me brûlais les lèvres.
« Si je puis me permettre. Qu’est-ce qui justifie cette morosité ? Quelque chose vous déplairait-il dans cette annonce ? Soyez honnête, cela me fera gagner un temps précieux. »
Je ne pus dissimuler le rictus qui prit place sur mon visage au moment où il prononça son nom. Il ne manquait naturellement pas de faire écho dans ma tête. Difficile d’y faire abstraction alors que toute sa mort tourne autour de concept comme l'Enfer et le Paradis. Le jardin d’Eden était un paradis perdu depuis des siècles… était-ce cela qui le gênait autant ? La rechercher de son paradis perdu ? Amusante réflexion mais que j’écartais très vite de mon esprit. Ce n’était pas le propos. J’approuvais alors d’un signe de tête.
« Très bien, Eden. Je vous en prie, allez sur la scène. J’ai hâte de découvrir vos talents musicaux. »
b l a c k f i s h
Eden Gardner
Terre 5982
Crédits : lya et deidei pour les avatars, Carlarosiers et lya pour le moodboard, dessin d'Adam Sinner : batkingsalem (tumblr)
Univers : Hazbin Hotel (réécriture)
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Occupation : Rockstar en devenir (titre autoproclamé). Cumule les petits boulots, en attendant d'être fixé sur son avenir
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Sujet: Re: I don't need to see the other side (Alastor) Ven 14 Juin 2024 - 23:03
Eden regrettait sa décision un peu plus à chaque minute passée dans ce cabaret. Il était incapable d'expliquer d'où provenait cette impression si négative. Ce n'était pas uniquement lié à la perspective de devoir toucher à nouveau les touches noires et blanches d'un piano. Enfin, il serait mentir qu'une grande partie de son appréhension ne provenait pas de ce dernier point, mais, disons, pas uniquement. Il s'agissait d'une sensation presque viscérale, comme si chaque cellule de son être l'incitait à fuir au plus vite cet endroit. Peut-être était-ce dû à quelque chose dans l'ambiance de la salle ou dans la manière qu'avait son interlocuteur de sourire. Ce dernier point l'irritait tout particulièrement. Sans raison logique.
Déjà peu emballer par le fait de se trouver ici, le musicien s'agaçait de plus en plus par ce malaise envahissant, aussi impossible à comprendre qu'à juguler. Eden leva le menton et serra les poings devant le jugement silencieux qu'il subit concernant sa tenue. Il se tenait prêt à rendre tout commentaire désobligeant sur son look. Il regrettait presque de ne pas avoir apporté sa tenue de concerto, finalement, histoire de montrer à monsieur-tirer-à-quatre-épingles, ce qu'était le style offert par un véritable costume hors de prix (en remerciant au passage le portefeuille de maman, qui voulait le meilleur pour son fils unique). Mais, ce genre de bravade aurait remué trop de mauvais souvenirs et n'en valait clairement pas la peine. Alors, il n'avait aucun regret sur sa tenue. Comme aucune remarque désapprobatrice ne fut prononcées à voix haute, l'ancien ange garda ses propres commentaires pour lui.
Coup sur coup, le visage d'Eden exprima une grimace d'orgueil blessé (lorsque le propriétaire des lieux souligna que tout était inscrit dans l'annonce qu'il tenait en main), ensuite, une lueur d'espoir éclaira brièvement son visage (au moment précis où il fut question de recherche de nouveaux talents musicaux) pour finalement de nouveaux se renfrogner avec la précision qu'il manquait surtout un pianiste pour compléter l'orchestre. Il pesta intérieurement. Bien sûr, sa mauvaise humeur n'échappa pas à son interlocuteur. "C'est juste que..." Commença-t-il. Il s'arrêta en plein milieu de sa phrase. Il aurait voulu poursuivre en demandant s'il n'y avait vraiment aucun autre poste de libre que celui de pianiste, mais, Eden savait qu'il n'aurait pu poursuivre cette phrase sans y laisser transparaître tout le désespoir que lui inspirait l'idée de retourner derrière le clavier d'un piano. Un sursaut d'orgueil l'avait poussé à étouffer son ressentiment. "Non, rien. C'est bon, je p... je vais le faire." Hors de question de paraître aussi pathétique. Une détermination renforcée par le rictus qu'il reçut en se présentant. "Y'a quelque chose qui ne va pas avec mon prénom ? Balancez toutes vos vannes d'entrée de jeu. Il y a de fortes chances que je les ai déjà entendues au moins vingt fois." Répliqua-t-il, aussi acide que blasé. Vraiment, il y avait quelque chose chez son interlocuteur qui le poussait à être antipathique envers lui. Il devait se faire violence pour maintenir un vouvoiement de politesse. Sa langue menaçait à tout moment de fourcher et de passer au tutoiement insolent, sans préavis. Enfin, pour être vraiment honnête, ce n'était pas entièrement dû à son mauvais pressentiment grandissant qu'il était aussi à cran. Il y avait aussi l'approche du moment où il allait devoir monter sur scène. Un moment aussi inéluctable que tant redouter, où il allait devoir refaire face à un instrument qu'il avait tout fait pour fuir depuis des mois.
Son interlocuteur lui indiqua la scène en exprimant sa hâte de découvrir ses talents musicaux. Eden plissa les yeux et le jugea du regard en silence, comme s'il cherchait à déterminer si l'autre personne était sincère ou sarcastique envers lui. Il préféra s'accrocher à cette deuxième théorie, car cette simple idée froissa suffisamment son ego pour lui donner l'impulsion de monter sur scène.
Ses mains effleurèrent les touches tandis qu'il passait mentalement en revue les partitions connues et répétées de trop nombreuses fois, au point d'être capable de les jouer en se fiant uniquement à sa mémoire. Il aurait aimé découvrir qu'il ne savait plus comment placer ses doigts pour le premier accord ou de ne plus avoir aucunes gammes compliquées venant spontanément dans son esprit. Il avait espéré que ces mois à se consacrer au rock et à la guitare avait réussi à effacer toute son ancienne vie. Malheureusement, il n'en était rien. Au contraire, en s'installant sur son siège, plaçant un pied sur une des pédales tout en réajustant sa pose, il avait l'impression d'être dans la situation inverse, que le fait de se retrouver à nouveau derrière un clavier avait gommer toutes ces dernières semaines de délivrance. Comme si tout ces instants à redécouvrir une musique qu'il détestait n'avaient été qu'une passade et qu'il retrouvait enfin le chemin du 'bon sens' et retournait bien sagement dans le rang dicté par son éducation classique. Il pouvait presque entendre la voix de sa mère prononcée cette phrase. Il détestait ça.
Il lança un dernier regard au propriétaire des lieux, comme s'il voulait s'assurer de l'endroit où il était, qu'il ne se préparait plus pour énième concours, qu'il avait changé, pris d'autres choix, radicaux, et que ce petit retour au piano ne changeait rien à cela. Au moment de reporter son attention sur le piano, il laissa reparler son ego. Bien, s'il devait toucher de nouveau à ce putain d'instrument de malheur, autant que ce soit grandiose ! Il allait montrer à monsieur-sourire QUI il était. L'ancien ange n'avait pas conscience d'à quel point cette dernière pensée était ironique.
Son choix se porta sur un air de Chopin, connue parmi les plus difficiles à jouer. Elle se nommait, à juste titre, "Torrent". Eden fit pleuvoir les notes. Il enchaîna les gammes dans un tempo frénétique qui démontrait une dextérité trahissant des années de pratique, même plus que cela, quasiment une vie entière consacrer à cet instrument. Aucun orgueil ne se dégageait pourtant dans sa manière de jouer. Ni aucune émotion, d'ailleurs. Son exécution était chirurgicale. Froid, méticuleuse, et parfaite. Rien de plus, mais, rien de moins. Mécanique, Eden ne réfléchissait même plus, se laissant engloutir par les réflexes durement acquis. Il aurait pu jouer les yeux fermés, tant il avait joué cet air encore et encore, jusqu'à le connaître parfaitement.
Deux minutes plus tard, les dernières notes moururent sur le clavier et Eden leva les mains des touches. Inconsciemment, il avait retenu sa respiration tout le long de sa prestation, sachant pertinemment combien une inspiration mal placé pouvait influencer de manière désastreuse une composition. Il ne le réalisa vraiment qu'au moment où il vida lentement l'air contenu dans ses poumons. Un sentiment de délivrance l'envahit, par la même occasion. Il écarta son siège d'un coup de pied.
"Alors ? Ça correspond à vos attentes ?" Demanda-t-il avec un demi-sourire sarcastique. Le genre de sourire qu'il donnait après avoir écrasé (musicalement parlant) quelqu'un s'imaginant pouvoir prendre sa place. Malgré sa provocation, son attitude reflétait plutôt le soulagement. Il avait fait, ce qu'il était venu faire. La suite ne dépendait plus de lui. Il ne savait pas s'il devait espérer être pris ou non.
LYA
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Sujet: Re: I don't need to see the other side (Alastor) Lun 29 Juil 2024 - 17:46
I don't need to see the other side
Alastor & Adam ;
L’homme que je recevais avec ce je ne sais quoi de différent. Là où les candidats à un poste faisaient bien souvent des ronds de jambes pour se faire bien voir de leur potentiel futur employeur, Ce monsieur Gardner était bien loin d’en faire de même. C’était une bonne chose dans le fond. J’avais toujours eu beaucoup de respect pour les personnes qui osaient sortir des senties battus. Car c’était bien elles qui menaient la marche, apprenaient aux autres qu’il pouvait y avoir des voies à suivre, bien plus enrichissantes que celles qu’ils empruntaient par habitude ou par peur de changement. Alors certes, j’étais de la vieille école. J’avais toujours pensé qu’il existait dans les manières d’autrefois des valeurs bien supérieures à celles qui se diffusaient dans nos sociétés actuelles. Et si mon regard en disait long sur l’opinion que je pouvais faire de sa tenue, mon esprit lui était titiller, poussé par la curiosité à la découverte de ce jeune artiste qui pourrait s’avérer être extrêmement divertissant.
J’avais hâte de voir ce que ces talents pourraient m’apprendre sur lui. Même si ce dernier semblait réticent à ce poste de travail qui lui tendait les bras. Certes, lorsque l’on cherche un emploi, il n’est pas dit que nous ayons la chance de trouver le travail de nos rêves. Mais j’avais le sentiment que dans son cas, ce n’était pas une simple déception de sa part. Cela allait bien au-delà. Sans que je puisse en saisir la raison, il semblait nourrir une véritable aversion pour cet instrument, ou qui sait pour ce lieu. C’est la raison pour laquelle je l’interrogeais à ce propos, me demandant si pour lui comme pour moi cette audition n’était pas une perte de temps. Je lui laissais cependant seul juge de la situation et n’opposait aucune résistance lorsqu’il se proposa de me démontrer ses talents.
« Très bien, dans ce cas rejoignez la scène, je vous en prie. J’ai hâte d’entendre de quoi vous êtes capable. »
Nouvelle résistance de sa part lorsqu’il évoqua son prénom. Il faut dire que ce dernier était assez cocasse, surtout pour un ancien démon tel que moi. Mais je ne m’en moquais pas pour autant. Quel en aurait été l’intérêt ? En revanche, il soulevait en moi beaucoup d’interrogations que j’estimais légitime. Un curieux hasard avait voulu que les prénoms choisis pour nous sur cette île par je ne sais quelle force obscure raisonnait en nous et dévoilait une partie de notre véritable nature. Qu’il s’agisse de nos origines ou d’un trait bien précis de notre caractère. Cet homme venait-il donc réellement du Paradis ? Et si c’était bien le cas quel homme ou créature pouvait-il bien être ? Une idée se forma lentement dans mon esprit. Une idée que je laissais pour le moment de côté. Conscient que ce mystère pourrait bien attendre encore quelques instants avant d’être résolus.
« Un problème ? Pas le moins du monde, cher ami. Il est au contraire plaisant à l’oreille et très original. L’originalité n’est pas un mal en l’occurrence. Il permet aux personnes qui vous ont côtoyées de se souvenir bien plus aisément de vous. Ce n’est pas un mal de marquer les esprits, n’est-ce pas ? »
Je laissais là ces divagations et attendis avec impatience que ce candidat se mette à son aise. Je ne cherchais alors en rien à le brusquer. Un morceau de musique ne peut après tout être convenablement exécuté qu’au moment où le musicien qui donne vie à sa partition se sente véritablement à son aise.
Demeurant assis, j’écoutais chaque note avec la plus grandes des attentions. Il avait du talent c’était certain. Cependant, sa musique demeurait impersonnelle, sans vie. A mon grand désespoir, je ne pouvais devenir dans son exécution aucune information qui me semblait si essentielle chez lui. On aurait dit qu’il cachait sa véritable personnalité et passion derrière un masque qu’on lui avait peut-être forcé à porter durant des années voire même des décennies. Cela expliquerait pour quelle raison, il nourrissait une telle aversion pour le bel instrument posé devant lui. Le coup de pied qu’il balança dans son tabouret fit apparaitre un sourire satisfait sur mes lèvres. Sur ce point-là en tout cas, je ne m’étais pas trompé.
Il chercha à connaître mon opinion après son coup d’éclat. Je réfléchis quelques instants au retour que j’allais lui faire. Tentant de choisir avec soin chacun des mots qui sortiraient de ma bouche.
« Eh bien, vous possédez un talent certain pour la musique. Je ne me trompe jamais à ce sujet. La mélodie est fluide, sans aucune faute et un mélomane amateur ne pourrait que se sentir charmer pas votre musique. »
Je me relevais de mon siège pour avancer dans sa direction.
« Néanmoins, je n’ai pas le luxe de pouvoir prétendre que je suis un amateur. Votre musique est aussi belle que si elle était jouée par un premier de classe du conservatoire. Mais votre passion, votre intérêt eux son ailleurs. N’ai-je pas raison ? »
Je ne pouvais cependant me contenter de le renvoyer chez lui. Son talent ne faisait pour moi aucun doute. Je me trouvais face à un original certes, mais un original qui possédait une certaine forme de génie dans sa musique. Il me vint alors une idée que je pensais ingénieuse et que j’avais hâte de le lui faire partager.
« Cher Eden, répondez-moi franchement. Si vous aviez la possibilité de jouer devant mon public, mon cher public si gourmand de nouveaux son et ouvert d’esprit, l’instrument de votre choix. Lequel choisiriez-vous ? »
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Eden Gardner
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Sujet: Re: I don't need to see the other side (Alastor) Mar 13 Aoû 2024 - 19:37
Il y avait quelque chose qui se dégageait de l'endroit en lui-même ou de son interlocuteur (voir des deux à la fois), un sentiment de 'je-ne-sais-quoi' qui le mettait instinctivement sur la défensive. Sans cette impression, l'ancien ange aurait peut-être fait preuve d'honnêteté, et aurait saisi la perche tendue par monsieur-beau-sourire en expliquant son problème avec l'annonce. Ici, Eden laissa parler son orgueil. Une chose qu'il avait en commun autant dans sa vie maudite que dans l'ancienne. Il ne voulait montrer aucun signe de faiblesse, en particulier envers un interlocuteur qui l'agaçait, or, il savait qu'il ne pourrait parler de son aversion pour le piano sans laisser transparaître une pointe de désespoir. Alors, il répliqua sèchement qu'il allait le faire. Quitte à se retrouver coincer dans une situation irritante.
L'autre l'invita à rejoindre la scène. Eden obéit en se contentant d'un petit hochement de tête. Il était partagé entre un certain fatalisme le poussant à penser 'qu'on en finisse' et un sursaut d'orgueil de rendre cette obligation grandiose. Les paroles du propriétaire des lieux avaient tendance à faire pencher la balance vers cette deuxième option. Ah, il avait hâte d'entendre de quoi il était capable ? Hé bien, il allait faire en sorte qu'il ne soit pas déçu du voyage !
Une attitude bravache qui se manifesta verbalement lorsque la question du prénom vint sur le tapis. Le prénom reçu sur l'île était une de ces choses qui le faisait se sentir le cul entre deux chaises, coincées entre fausse et ancienne vie. D'un côté, couplé à son nom de famille, ce prénom sonnait comme une blague incroyablement mesquine. Il illustrait une période de son passé, de son véritable passé, où tout était plus simple, mais, qui était aussi (surtout) synonyme de trahison. D'un autre côté, ce prénom choisit avec soin était également le témoignage d'un amour maternel et d'une enfance qu'il n'avait jamais pu connaître dans son ancienne vie. C'était perturbant. Alors, comme pour tout le reste, l'ancien ange avait décidé de laisser ces préoccupations de côté, et de plutôt mettre son interlocuteur au défi de faire la moindre réflexion moqueuse à ce sujet.
Au moment de lui dire cela, Eden ne savait pas s'il devait espérer que l'autre le fasse vraiment ou non. Peut-être qu'une petite part de lui, la plus désespérée par ce qui allait suivre, le désirait vraiment. Ainsi, il aurait pu laisser sa colère prendre le relais et quitter les lieux en mode drama king. Son honneur en aurait été satisfait sur l'instant... Beaucoup moins le lendemain, lorsque le problème des factures à payer se reposera. Heureusement (ou malheureusement ?), monsieur-sourire ne saisit pas la balle au vol. En l'entendant, le musicien ne put s'empêcher d'afficher un sourire hautain. "C'est vrai. Et encore, ce n'est rien comparer à mon autre nom." Ne put-il s'empêcher de se vanter, oubliant temporairement sa bonne résolution de faire profil bas par rapport à sa véritable identité, de se réfugier dans sa vie maudite et prétendre ne se souvenir de rien, le temps d'arriver à faire le tri... Son sourire tomba au moment précis où il prit conscience de son erreur. Il se racla la gorge. "Bien... Allons-y, alors." Conclut-il, désireux de passer à autre chose, même si cet 'autre chose' était tout sauf réjouissante.
En se retrouvant devant ce foutu piano, il avait souhaité avoir tout oublié de cette pratique. Se planter totalement aurait été humiliant, mais, au moins, il aurait été fixé sur ce qui était vrai ou faux dans les souvenirs se bataillant en contradiction dans sa tête. Sauf qu'il n'avait rien oublié. Il savait encore comment se tenir pour ne pas bloquer sa respiration, comment positionner ses mains sur les touches blanches, avec deux doigts légèrement relevées pour pouvoir atteindre les touches noires avec plus de fluidité, et, surtout, il se souvenait parfaitement de l'air qu'il allait jouer, sans avoir besoin d'une partition. Toujours dans son idée de faire de cette contrainte quelque chose de grandiose, son choix s'était porté sur un morceau particulièrement difficile. Sa prestation tenait de la performance technique, ni plus ni moins. En fait, le musicien serait incapable de mettre de l'émotion dans ses airs au piano, même s'il le désirait vraiment. Pendant des années de pratique, sa priorité absolue était la performance parfaite et rien d'autre. Ce n'était pas quelque chose qu'on pouvait gommer en un claquement de doigts. Sa pratique de la guitare était différente, parce que la motivation qui en avait découlé était également différente. C'était un acte de rébellion en plus de représenter une délivrance.
Pendant deux minutes, il avait retenu son souffle. Une vague de soulagement l'avait envahi en même temps que les dernières notes avaient fini de résonner à ses oreilles et qu'il retrouva, par la même occasion, une respiration normale. Voilà, il en avait fini avec cette connerie. Avec humeur, il poussa le tabouret d'un coup de pied rageur qui lui fit un bien fou sur le moment. Eden réprima un nouveau soupir. Malgré son coup d'éclat, malgré son soulagement, ses mains restaient crispées. Il le camoufla en les enfournant dans les poches de son Hoodie. En se drapant dans une attitude effrontée, il demanda si la prestation avait répondu aux attentes de son auditoire.
Monsieur-grand-sourire réfléchit quelques instants. Eden fronça les sourcils, perplexe. Il avait l'impression que l'autre cherchait une manière polie de lui dire ce qui n'allait pas. Or, il était convaincu avoir assuré sa prestation, et ce n'était pas de l'esbroufe mal placé. Il savait n'avoir fait aucune faute, que ce soit dans les notes ou dans le rythme. L'autre prit la parole de manière posée qui mit, paradoxalement, l'ancien ange encore plus sur la défensive, au point qu'il n'arriva pas à véritablement apprécier les compliments reçus.
"Je sens venir un gros 'mais', pas vrai ?" Réagit-il, sur le ton de celui qui avait déjà subi ce cas de figure. D'habitude, le 'mais' en question était une critique de son comportement. Si on ne pouvait rien dire sur l'exécution millimétrée de ses partitions, il y avait largement plus à critiquer concernant son attitude général. Eden fronça un peu plus les sourcils, se demandant où il avait foiré. Il s'était pourtant montré beaucoup plus 'soft' que d'habitude. Était-ce le coup de pied dans le tabouret qui aurait agacé son interlocuteur ? Il n'en avait pas l'impression, et, de toute façon, il était hors de question pour lui de s'excuser, surtout pour un détail aussi trivial.
Avant qu'il ne puisse pousser plus loin sa réflexion, l'autre se leva pour s'avancer vers lui. Eden tiqua devant la mention de premier de classe du conservatoire. "Personne ne sait jamais plains de ma manière de jouer, et ça a été mon métier pendant plus d'une dizaine d'années." Répondit-il, un peu plus sèchement qu'il ne l'aurait voulu, car son interlocuteur venait d'appuyer sur un point sensible avec la fin de sa tirade. Oui, l'autre avait raison. Un peu trop raison. Cela le dérangeait d'avoir été si facilement percé à jour par un inconnu, en deux minutes, alors que sa propre mère ne l'avait jamais compris après plusieurs années de conservatoire.
Eden ne comprenait pas pourquoi il se sentait autant sur les dents, pour une annonce à laquelle il ne voulait même pas être accepté, en premier lieu. Il aurait dû s'en foutre des remarques qui sonnait comme un refus. Il avait essayé, tant pis. Fin de l'histoire. Pourtant, il n'arrivait pas à passer à autre chose. L'orgueil, certainement. Encore et toujours. Rien d'étonnant. C'était cette même arrogance qui avait provoqué sa mort et sa chute, dans son ancienne vie. Ce qui l'empêchait aussi de faire mine de partir était la lueur dans le regard du propriétaire des lieux. Il semblait avoir une idée en tête et l'ancien ange était trop curieux par nature pour ne pas rester sans la connaître.
En entendant l'idée en question, Eden fit une moue hésitante en inspecta rapidement le décor du regard. "Vu le décor, pas certain que ma réponse vous plaira." Commença-t-il à répondre dans un premier temps. Il reporta son attention sur son interlocuteur et décida rapidement que, puisqu'il était là, autant aller jusqu'au bout de cette audition un peu particulière. "De la guitare et du Rock." Répondit-il en retrouvant son sourire insolent. Le musicien était quasiment certain que son style ne collerait pas. Malgré tout, il haussa bien vite les épaules avec une grimace ennuyée. "Mais je n'ai pas ma guitare avec moi." C'était une demi-vérité. Effectivement, il n'avait pas pris sa guitare traditionnelle avec lui, mais, depuis qu'il avait retrouvé ses souvenirs, il avait senti le retour de certaines de ses anciennes capacités. Senti uniquement, car il n'avait jamais osé essayer d'y faire clairement appel. Il pourrait peut-être invoquer sa guitare angélique, et l'aurait certainement fait s'il avait eu la garantie qu'elle ressemblerait toujours à une guitare angélique, justement. Cette idée que sa guitare ou ses ailes puissent avoir perdue toute leur 'sainteté' l'angoissait. Il pouvait nier sa Chute tant qu'il ne faisait pas appel à ses pouvoirs et il s'était accroché à cette idée, jusqu'ici, avec application. "Si vous avez d'autres postes à pourvoir que musicien..." Proposa-t-il, désireux de chasser de son esprit l'image de sa magnifique guitare dorée.
LYA
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Sujet: Re: I don't need to see the other side (Alastor)