quid pro quo | derek & duncan

Buck est en train de se faire kidnapper.

Un fait qu'il ne réalise que cinq minutes après le dit kidnapping, alors qu'il a un sac à moitié jeté sur le visage, et qu'il est balancé tel un malpropre en plein dans le coffre d'un camion.

Ce n'est pas la première fois que cela lui arrive, étonnamment. Dans son propre univers, Eddie et lui avaient été kidnappés et menacés d'une arme lors d'une intervention dans une prison qui avait mal tourné. Si tout le monde s'en était sorti indemne (si ce n'est pour leur ravisseur), Buck en garde encore aujourd'hui un léger traumatisme et un goût amer dans la bouche.

Il ignore tout de ses nouveaux ravisseurs, ignore même ce qui aurait pu leur donner envie de l'enlever en premier lieu. Dans ce nouvel univers, il n'a pas encore eu l'occasion  d'hérisser le poil de qui que ce soit, même lorsqu'il pensait encore être Blake. Rien qui justifie une telle chose. Mais là encore, les criminels n'ont souvent pas besoin d'une raison logique. Soit c'est une mauvaise blague de la part d'un collègue à l'humour douteux, soit c'est là l'oeuvre d'une personne ayant une dent contre les pompiers. Et là encore, ce ne serait pas la première fois qu'une telle chose arrive. Eddie a lui-même été la victime d'un sniper qui haïssaient les secouristes en leur tirant dessus, en plein devant les yeux de Buck.

Non vraiment, son équipe et lui ont toujours attiré la malchance.

Il faut croire que c'est le cas ici aussi.

Malchance multiverselle, donc. Great!

Buck a toujours eu le hic pour s'attirer des ennuis plus gros que lui, fonçant très souvent dans le tas, pour le plus grand désespoir de son chef, Bobby. A la pensée de celui-ci, une vague de mélancolie le touche alors, pensant à son ancienne équipe. Dans un cas comme celui-ci, il aurait pu s'assurer sur le soutien de ces derniers, sachant pertinemment qu'ils mettaient tout en place pour le retrouver. A Baiame, toutefois, il n'y a plus que lui. Et il doute que quelqu'un se rende compte de son absence pendant très longtemps. Une pensée horrifique traverse son esprit alors qu'il pense à Christopher, celui-ci ignorant parfaitement que son tuteur légal est en train d'être kidnappé en ce moment même. Il a promis à Eddie d'être toujours là pour son fils, et voilà qu'il en vient à briser cette promesse seulement quelques semaines après son réveil.

Il ignore combien de temps le camion roule, même s'il peut plus ou moins en déduire qu'ils ont quitté la ville, au vu du silence ambiant.

On lui retire le sac, et ses yeux viennent se poser sur...

... des gamins.

Une version défectueuse des jumeaux Weasley sous speed et en plus immature.

Mais qu'est-ce qui cloche chez vous ?! qu'il leur demande, également conscient qu'ils se trouvent tous les trois quelque part dans la forêt. S'il n'y a jamais mis les pieds, Evan a entendu tout un tas de rumeurs sur ce qui se trame possiblement dans les bois. Il n'y a jamais cru.

Si c'est votre idée de divertissement du dimanche, faites comme tous les jeunes de votre âge, achetez une console de jeu !

Pour toute réponse à ses questions, voilà que les deux énergumènes se mettent à raconter n'importe quoi. S'ils souhaitent lui embrouiller l'esprit, c'est réussi. Il ne peut que se contenter de les regarder, l'air complètement ébahi. Et toujours autant sur les nerfs.

Ce que je fais dans ce sac ? C'est vous qui m'avez kidnappé, je vous signale ! Et c'est lui qu'on traite d'impertinent ! Décidément, leur audace ne connaît aucune limite.

Gargamel ? Est-ce que j'ai l'air d'un psychopathe obsédé par des petits hommes bleus ? Si ses connaissances en matière de pop culture ne sont pas des plus affinés, le pompier sait tout de même reconnaître les classiques. Mais qu'on ose le comparer à un sorcier de dessin animé a quand même de quoi le vexer.

Pour la dernière fois : c'est vous qui m'avez kidnappé et mis dans un sac ! Jamais de la vie il ne l'aurait fait de lui-même. Mais c'était comme parler à un mur. Dialogue de sourds, à priori les jumeaux ne semblent en aucun cas prendre conscience de leur erreur, ne cessant de tout lui reprocher.

Vous en connaissez beaucoup des otages qui se laissent faire sans broncher, vous ? Non vraiment, les deux compères semblent aussi incompétents qu'insensés ! Evan se demande un instant si tout ceci n'est pas tout simplement une vague supercherie, destinée à passer en caméra cachée. Parce que tout ceci a l'air trop gros pour être vrai. D'un autre côté, les jumeaux ont tout aussi pu prendre une grosse quantité de drogues hallucinogènes et sont en train de se taper le plus gros trip de leur vie. Avec Evan comme dégât collatéral de toute leur connerie.

Voyageurs temporels ? Vous deux ? Sérieusement ? Il les regarde avec stupeur, le doute pouvant aisément se lire dans ses yeux. Ils n'ont rien de voyageurs temporels. En réalité ils n'ont l'air de rien du tout. Et ils font de piètres ravisseurs. Rien de très professionnel là-dedans. Ils sont simplement des jeunes adultes à la mentalité et la maturité toute aussi développées que des gosses sous stéroïdes.

Attendez, quoi ? Ils viennent bien de lui proposer d'aller boire un verre là ou il hallucine ? Mais ils sont très sérieux dans leur expression, et Buck expire un soupir des plus exaspéré. Vous savez quoi, je veux même pas savoir. Sa migraine menace de lui exploser le crâne, et il n'a qu'une seule envie, c'est de rentrer chez lui.

Vous avez l'âge requis pour boire au moins ? En plus d'une mentalité puérile, leur physique laisse supposer qu'ils viennent tout juste de sortir de l'adolescence. Je m'appelle Evan. Clairement loin de Gargamel, donc. Et vous, les deux cinglés, c'est quoi vos prénoms ? Histoire qu'il entame des procédures pour obtenir une ordonnance restrictive sur les deux siphonnés du cerveau.