De sang et d'alternative ∣ Edward

Quand mes souvenirs m'ont été rendus, tout ce qui fait de moi celle que je suis également. Il fallait donc que je chasse pour pouvoir me nourrir. Même si j'étais en aptitude de pouvoir jouer des faux semblants en me nourrissant de nourriture humaine sans être malade, cela ne m'apportait clairement rien. C'est pourquoi j'avais attendu qu'il sonne 23h sur l'horloge murale de la maison dans laquelle je vis pour pouvoir partir chasser. Il était plus judicieux de chasser la nuit parce qu'au moins, on ne risquait pas d'être vu. Puis c'était plus facile pour choisir des victimes. Au moins, avec le retour de l'intégralité de mes facultés, il me suffisait juste de me débarrasser ensuite du corps et le tour est joué.

C'est pourquoi je me promenais en cette nuit dans le centre-ville. Il suffisait juste de la bonne ruelle, au bon moment. Un léger sourire éclaire mon visage lorsque je vois la victime parfaite. Un homme seule. Me dirigeant vers lui, je joue les imbéciles pour pouvoir l'attirer jusqu'à moi et qu'il veuille me proposer son aide.

"Je suis sortie pour faire mon jogging mais je me suis perdue. Je n'ai pas mon téléphone et je me suis fais mal à la cheville, vous pouvez m'aider ?" demandais-je avec toute la niaiserie possible.

Comme je m'en doutais, cela fonctionne encore mieux que je ne l'imaginais et voilà qu'il me donne sa main pour que je puisse m'appuyer sur lui. Le dirigeant dans une ruelle en lui expliquant que c'est un raccourci pour me raccompagner chez moi, cet idiot gobe tout et peu de temps plus tard, voilà que je plante mes crocs dans son cou avant de me nourrir de son sang et de le vider entièrement.

Je ne remarque que tardivement en me relevant le regard d'un jeune homme qui avait semble t'il vu toute la scène.

Eh merde...

D'un mouvement, j'essuie le sang qui coule de mes lèvres et réfléchit rapidement à une alternative. Trouver une alternative. C'était bien ma veine tient.

Eddie évitait le centre ville au maximum. Dès qu'il s'était réveillé de ce que tout le monde appelait la malédiction, et qu'il avait plus ou moins compris l'histoire d'un multivers en perdition, il était directement parti en train vers le sud qui était la zone de l'ile la plus discrète car la plus évitée. De sa vie, Eddie avait bien compris que les gens "classes" évitaient ce qui les effrayait : donc absolument tout ce qui ne fonctionnait pas correctement, comme la banlieue sud ou... lui même. Alors c'était un refuge idéal.

Mais se nourrir dans cette cavale qu'il s'était imposé tout seul pour fuir un possible retour des Sentinelles (s'il avait survécu au multivers, les Sentinelles pouvaient aussi se retrouver ici et reprendre leur chasse aux mutants !) n'était pas toujours facile. La banlieue qu'il avait choisi était propice au délit comme le vol de petits marchés, mais ce n'était pas la joie tous les jours, alors il devait de temps en temps retourner dans la grande agglomération pour trouver de meilleures choses en attendant d'avoir une meilleure situation.

Il le faisait durant la nuit, prenant les derniers trains et donc les moins fréquentés, dans lesquels il pouvait facilement choisir où s'asseoir dans les angles morts des caméras et donner aux politiques de son monde, s'ils étaient là, le moins de renseignements possibles sur sa présence, afin de ne surtout pas redémarrer le génocide mutant.

Il était donc un peu avant minuit quand il se hasardait dans des rues du centre-ville, les moins animées, pour fouiller dans les arrières boutiques, quand il assista à une scène déroutante.

Une femme venait d'abattre quelqu'un en le mordant à la nuque, à la The Hunger. Eddie se crispa. Avant toute cette destruction planétaire anti-mutant, les X-Men étaient des héros mais ça n'avait jamais été le point fort d'Eddie, d'être un héros. Surnommé Pyro auprès de l'équipe du Professeur X, il était probablement aussi fougueux que Wolverine sans être aussi justicier que le fauve. Il avait fait sa part malgré tout mais il n'avait pas eu très envie de reprendre son boulot de "justicier" ici.

Cela dit, il vit rouge : si cette femme était aussi une mutante ou quelque chose dans le genre, c'était pour ce genre d'actions horribles que les gens de son monde les avaient vu comme des menaces et qu'ils avaient démarré cette extermination de masse, ne faisant aucune distinction, les considérant tous comme des meurtriers.

Eddie se rapprocha alors, quoique prudemment, en sortant son briquet. C'est à cause de connasses dans ton genre que les humains ont essayé de nous exterminer, lui reprocha-t-il sans pincette.

J'ai le droit à une bonne raison de ne pas te cramer le visage ? Eut-il au moins la décence de demander, le zippo toujours entre ses doigts.