D’habitude ce n’est pas moi qui m’occupe de faire voler les drones pour les clients. C’est plutôt le taf de Robyn, elle qui aime être à l’extérieur, faire des cabrioles dans la nature et jouer à l’espionne avec nos joujoux high-tech. Personnellement je préfère être à l’atelier pour bricoler les bijoux de technologie que je conçois.
Mais ce week-end deux clients ont besoin de prestations de surveillance et je me retrouve à devoir faire voler un de nos drones pour un de ces richards imbus de leur personne qui croit que tout leur est dû parce qu’ils sont nés avec une cuillère dans la bouche. En un mot : un connard. Bon, ok, j’exagère peut-être un peu, mais moi qui ait bossé comme une folle pour arriver à m’en sortir, voir des gens se la couler douce alors qu’ils n’ont jamais transpiré pour faire fortune, ça m’énerve. Encore s’ils étaient cools et généreux, ça irait, mais là je suis tombée sur le spécimen parfait du bonhomme imbu de sa personne, plus fort et plus intelligent que les autres. Et qui a cherché à négocier les prix par-dessus le marché. Heureusement que Robyn n’est pas du genre à se faire marcher sur les pieds.
Enfin bref, je suis censée bosser avec la sécurité. Artemis Security si je me souviens bien. Moi je m’occupe de la reconnaissance aérienne et eux de la protection rapprochée de cette petite sauterie. Autant dire qu’il faudra être bien synchronisé pour relayer les informations au plus vite en cas de problème. Encore un truc que Robyn maîtrise bien mieux que moi. Mais Robyn n’est pas là et il faudra bien que je me débrouille toute seule.
Je m’installe sur une terrasse qui surplombe les jardins. C’est vraiment trop la classe, des peintures sont exposées dans des supports en verre et on a vraiment l’impression qu’elles flottent dans les airs. Je ne préfère même pas imaginer combien cela a pu coûter alors que cet argent aurait pu bien mieux servir.
Je soupire en ouvrant la mallette où se trouve un petit bijou de technologie. Un drone high-tech conçu et fabriqué par les sœurs Stevens. Discret, maniable, optique de haute précision avec zoom, capteurs thermiques et sonars, ce n’est pas pour rien si les gens font appel à nous de plus en plus souvent. Je sors l’engin délicatement de sa protection en mousse. C’est un peu mon bébé et cela se voit à la manière dont je le manipule.
Mais le plus merveilleux dans cette histoire c’est que je n’utilise pas de télécommande classique pour le piloter. Mais des gants garnis de capteurs qui me permettent littéralement de maîtriser mon engin sur le bout des doigts. Sans compter une visière en réalité augmentée qui me permet de visualiser les informations en temps réel comme si je les avais devant les yeux. Une petite merveille.
Je perçois sa présence avant même de la voir ou de l’entendre. C’est assez étrange d’ailleurs alors que la femme qui vient de stopper mes préparatifs dégage une sorte d’aura qui fait se dresser les poils de mes bras. Je me relève pour lui faire face.
Ok, cette femme est juste… ultra badass. Pas SUPER badass, non ultra badass. J’ai l’impression que son regard me transperce et qu’elle évalue en quelques secondes mes capacités physiques en me détaillant de la tête aux pieds.
- Salut !
Je lui offre un beau sourire. Je suis d’un naturel chaleureux alors ce n’est pas bien compliqué pour moi, même si je dois dire qu’elle m’intimide sacrément.
- Moi c’est Carrie… Stevens… le drone…
Je devrais peut-être lui tendre la main. Pour la saluer, mais je ne sais pas pourquoi, je n’ose pas.
Sujet: Re: La tête et les muscles | ft Artémis Lun 11 Nov 2024 - 3:32
La tête et les muscles
C'était une grande première pour Artemis. Elle avait évidemment fondé son entreprise avec l'optique de protéger des particuliers, mais aussi de fournir un système de sécurité efficace lors d'événements comme celui qui se préparait. Mais son entreprise était suffisamment neuve pour que ce soit le premier événement d'envergure où il y avait un certain nombre de filles d'Artemis présentes sur les lieux. Cela lui donnait un peu de nervosité, malgré une confiance en elle exacerbée par son statut de déesse. Elle voulait maîtriser les choses et il ne faisait aucun doute que ce serait le cas en ce qui concernait les filles.
Pour le reste, elle dépendait de la deuxième moitié de la sécurité, gérée par une autre entreprise dont elle avait eu la bonne surprise de découvrir qu'elle était gérée par des femmes, et qui fournissaient des drones de surveillance. Bien, soit, elle gérerait avec cette composante. Cela voulait évidemment dire qu'elle demanderait un accès aux informations que les drones pourraient se procurer afin de pouvoir offrir à son réseau de garde du corps des informations de premier ordre sur le déroulement des opérations. Pour le moment, elle avait déjà rencontré la personne et quand elle lui fit face, elle sentit que son aura avait encore percuté. Elle n'en montra cependant rien et lui tendit la main amicalement.
« Enchantée, Mademoiselle Stevens. Artemis, de Artemis Security. J'ai su que nous allions faire équipe ensemble. Il me tarde de découvrir votre conception de la sécurité. Je dois admettre que ma propre entreprise travaille davantage avec de la compétence humaine plutôt que technologique. La complémentarité des deux approches devrait être assez intéressante. »
En effet, Artemis n'était nullement en train de dire que l'entreprise de Stevens était de trop. Elle avait affaire à deux femmes fortes, qui avaient bâti une entreprise et qui assuraient ce qu'elles devaient assurer, cela elle s'en était déjà renseignée pour en être sûre. Elle estimait donc devoir considérer leur présence comme un atout plutôt qu'autre chose, mais cela ne voulait pas dire qu'elle se laisserait dicter sa conduite. Pas complètement. En revanche, elle était prête à ne pas tout diriger toute seule. Afin de le démontrer, elle lui dit sa prendre ou le début des opérations en main.
« Peut-être pourriez-vous m'expliquer comment vous appréhendiez le système de protection globale, et nous ferons le point sur les forces en présence. Ainsi, nous aurons les moyens d'assurer une protection maximale et d'éviter tout incident. Qu'en dites-vous ? »