les joies de la nuit (libre)

Depuis que Nasuada s’était réveillée, elle avait décidé de découvrir ce monde, et de prendre des risques qu’elle n’aurait jamais pris quand elle se trouvait encore en Alaglesia. De toute façon, même si elle avait voulu, on ne l’y aurait tout simplement pas autorisé. Elle était bien trop importante pour la rébellion pour que son père accepte qu’elle se retrouve dans une taverne pour profiter de la musique d’un barde. Ce n’était même pas pensable. Les seules fêtes qu’elle avait connues, étaient celles qui célébraient les victoires, celles ou la bière coulait à flot et ou les hommes déchargeaient tout ce qu’ils avaient accumulé lors des combats. C’était aussi une manière de célébrer, ceux qui n’avaient pas eu la chance d’en revenir. Depuis son réveil, la jeune femme essayait donc de découvrir ce nouveau monde de ses yeux, plutôt que par les souvenirs d’Harper, qui bien que riches ne lui permettaient pas de ressentir toutes les émotions qui en découlaient. Elle avait déjà gouté à la victoire d’un concours d’équitation, plusieurs fois même, elle s’était baignée dans l’océan et avait pu porter un bikini, ce qui était un vrai petit miracle pour elle. Nasuada avait d’ailleurs mis du temps à retirer sa serviette, honteuse de montrer son corps aux autres, mais elle avait finalement compris, qu’ici, la plupart des femmes portaient un bikini sans que cela ne soit mal vu. Elle avait aussi adoré sa première séance de cinéma… C’était l’évolution technologique qui lui semblait la plus intéressante et la plus passionnante, pouvoir raconter des histoires autrement que par l’oral et par l’écrit. Un film, c’était tellement iréel pour Nasuada qui venait d’un monde médieval.
Aujourd’hui, Nasuada qui se faisait appeler Harper pour passer inaperçu avait décidé de tester la boite de nuit. Elle comprit rapidement que ce n’était pas sa meilleure idée… Rapidement l’ambiance de cette dernière et le non-respect des hommes commença à l’énerver. Elle ne comprenait pas vraiment comment on pouvait trouver ça agréable, à part peut-être pour danser, mais encore aurait-il fallu avec des hommes capables de garder leurs mains sur eux et pas sur elle. Alors qu’elle s’apprêtait à quitter la piste de danse, Nasuada percuta quelqu’un. « Oh excusez-moi. » dit-elle sans savoir si son interlocutrice, une jeune femme pouvait l’entendre. « Je ne vous ai pas fait mal. » Elle lui avait quand même bien écraser le pied et avec un talon ça pouvait être douloureux.

Même si Nasuada savait unir des peuples et pousser des hommes à se battre pour la liberté, elle se sentait totalement dépourvue dans ce genre d’environnement. La boite de nuit était trop bruyante pour elle, les lumières trop agressives et le bruit… Pourtant, elle n’avait pas non plus envie de partir, préférant se faire son expérience, et même si elle n’était pas très à l’aise, elle arrivait à gérer la situation sans trop de difficultés. Maintenant, qu’elle était là, autant essayer d’en profiter et de découvrir cet univers qu’elle ne connaissait pas, si ce n’est dans les souvenirs d’Harper, mais ils n’étaient pas toujours très parlants. En-tout-cas, une chose était certaine, Harper allait devoir apprendre à faire attention à là où elle mettait ses pieds. « Pardon, je suis confuse, j’ai toujours eu deux pieds gauches. » En effet, si Harper était douée sur le dos d’un cheval, ce n’était pas le cas sur une piste de danse et cela se voyait. Elle serait sûrement partie après s’être excusée, heureusement la jeune femme qui lui faisait face était visiblement bien plus douée qu’elle pour entamer une conversation, ce qui n’était pas un mal. « Faisons ça. » Laisse t’elle échapper tout en suivant la jeune femme en direction du bar ou plusieurs personnes sont accoudés. Quitter la piste de danse est un vrai soulagement pour Harper qui se sent bien plus à l’aise sur sa chaise de bar que sur le dancefloor. « Je vais vous prendre un coca s’il vous plait et toi ? Qu’est ce que tu veux ? » demande t’elle en se retournant vers la jeune femme qui se trouve à ses côtés. Harper ne boit pas d’alcool, jamais, parce qu’elle n’a jamais vraiment aimé ça et qu’elle préfère avoir toute sa tête. « À vrai dire, ce n'est pas trop mon truc, mais je pense que ça se voit. » Laisse t’elle échapper avant de rajouter. « Au contraire de toi, on dirait vraiment que tu adores cet endroit ? Je me trompe ? » Il était clair qu’elle semblait bien plus à l’aise dans cet environnement que ne le serait jamais Harper. « Je m’appelle Harper et toi ? » demanda t’elle poliment tout en réceptionnant son verre de coca. « Tu viens souvent ici ? »